11 août 2008, (Jean Doyon) - L'entreprise de valorisation des matières résiduelles situées à Sorel-Tracy, Conporec, qui fermait ses portes de façon surprenante vendredi dernier, a obtenu de la Cour l’émission d’une ordonnance initiale en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC / C-36), hier lundi le 11 août 2008.

Cependant, cette ordonnance ne concerne que les activités canadiennes de Conporec, soit l'usine de Sorel-Tracy, et n'affecte pas ses filiales Conporec SAS (France) et Conporec PTY (Australie). L'ordonnance est valide jusqu’au 8 septembre prochain et pouvant être prolongée avant cette échéance ou en fonction de tout autre délai obtenu de la Cour.

Cette fermeture, qui avait créé un certain émoi dans la communauté socio-économique du Bas-Richelieu au cours du dernier week-end, survient après n'avoir pu obtenir un placement privé de 4,7 millions $ d'une entreprise européenne, Hera Holdings SA, qui était prévu pour le 31 juillet dernier. Toutefois, Conporec a indiqué que les deux entreprises étudiaient la possibilité de collaborer au développement de projets.

Rejoins au téléphone, le Président et chef de la direction de Conporec inc., Jean Beaudoin, expliquait que Conporec et la MRC du Bas-Richelieu se retrouvent actuellement dans une situation ou les deux parties ont signé un contrat désuet, il y a 18 ans maintenant. « À titre d'exemple, il n'y a pas de clause d'ajustement de l'essence, alors qu'à cette époque, l'essence se vendait entre 60 ¢ et 65 ¢ le litre, expliquait Jean Beaudoin. Ça fait au dessus de deux ans que l'usine de Sorel-Tracy perd 150 000 $ par mois et les actionnaires en ont eu raz le bol. Ce ne sont pas aux actionnaires à supporter les défauts d'un contrat qui date de 18 ans. Nous n'avions plus d'argent et il a fallu arrêter. »

Jean Beaudoin a cependant précisé que les gens de la région avaient été avisés de la situation financière précaire de l'usine. « Mais, on croit que ce sera une fermeture temporaire puisque nous avons des discussions avec la MRC actuellement pour voir les possibilités d'une nouvelle entente contractuelle qui nous permettrait d'arrêter l'hémorragie. C'était la bonne décision à prendre sinon, c'était la faillite totale ! Et ça n'a rien à voir avec la foi que nous avons envers la technologie, ni avec la capacité de Conporec de mettre en marché cette technologie ailleurs dans le monde. »

Monsieur Beaudoin croit que l'équipement de Conporec est significatif non-seulement pour la région, mais aussi pour la province et pour le pays. « L'objectif est le renouvellement de notre entente, dans un contexte actuel, et un investissement majeur pour moderniser l'usine, de manière à l'amener au niveau d'une 3e génération, tel que nous construisons en Australie et en France. »

Ramassage des poubelles

Les citoyens ne verront aucun changement pour ce qui est du ramassage des déchets, puisque Conporec avait avisé la MRC, de ses problèmes, il y a deux semaines. « Auparavant, la collecte se faisait par notre sous-traitant E.B.I., qui au lieu d'avoir une entente avec Conporec, elle l'aura maintenant avec la MRC. La seule chose, c'est que le taux de revalorisation des déchets va chuter dramatiquement avec la fermeture de Conporec. »

Rumeurs de vente ?

Et qu'en est-il des rumeurs de vente à l'entreprise E.B.I. ? « Nous avons des équipements qui pourraient intéresser des entreprises comme E.B.I., c'est vrai, mais nous n'avons pas de discussions avec eux sur ce sujet présentement, il faudrait peut-être leur demandé à eux. Par contre, je sais que certaines personnes ont pu penser que l'on voulait fermer Sorel pour la déménager à Bécancour. Il faut comprendre que le site de Bécancour est un site de compostage de matière organique séparée à la source, qui n'a rien à voir avec l'usine de Sorel-Tracy, alors ce n’est vraiment pas dans nos plans. »

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La firme Ernst & Young a été retenue en tant que contrôleur. Elle aidera l'entreprise à élaborer un plan de restructuration.

Afin de soutenir les activités de restructuration de Conporec, un prêteur non initié et non-actionnaire a l'intention de souscrire une hypothèque de l'ordre de 1,5 million $.