En route vers le Gala Excellence Agricole…
L’envers du décor (2ième partie, première moitié…)
- la Sainte-Guenille!

Yves Allard

C’est l’Action de Grâce ce lundi; donc, un « long » weekend de trois jours qui nous permettra, peut-être, de visiter tous les candidats dont les noms ne sont pas encore surlignés en jaune sur ma liste…

L’Action de Grâce… ça me fait toujours penser à ma grand-mère… C’est que, voyez-vous, lorsque j’étais petit, mes grands-parents paternels habitaient Manchester aux États-Unis… Ils étaient originaires de la Mauricie, mais avaient dû déménager là-bas au cours des années soixante-dix pour le travail.


Aux États-Unis, l’Action de Grâce est une fête tout aussi importante (sinon plus) que celle de Noël… On se met sur son trente-et-un (mettons 42 avec la « conversion U.S. »… de tour de taille!), on assiste à la parade, on sort notre plus belle vaisselle et on se prépare pour un somptueux festin en famille. Je me souviens que chaque année, ma grand-mère (qui ne s’est jamais totalement « anglicisée ») nous parlait abondamment de la Sainte-Guenille et nous demandait toujours si nous irions les visiter pour l’occasion… Ça m’a pris une couple d’années avant de réaliser que la Sainte-Guenille de grand-maman était en fait la « Thanksgiving » des Américains… Effectivement, quand on le dit vite, ça « sonne » presque pareil… non? :o)


Cela étant dit, quel beau weekend… Ok, il faisait un peu « frette » par moments lorsque nous étions dans les champs aux « gros » vents (dimanche après-midi surtout!), mais nous avons enfin eu droit à un peu de soleil… très apprécié!

Revenons à nos moutons… En théorie, le travail que nous devons effectuer chez chacun des candidats devrait pouvoir être complété en moins de trente minutes. Vous l’aurez deviné, ce ne fut pas souvent le cas… mais pour de bonnes raisons : nous prenions plaisir à échanger avec les gens que nous avions à rencontrer et ceux-ci étaient plus que coopératifs!

Par exemple, Mario Lavallée (Ferme Sprédor), que nous sommes allés joindre aux champs et qui nous suggéra certaines prises de vues (vidéo) alors qu’il s’afférait à récolter le soya… lui et Michel, son employé, ont changé quelque peu leur trajet avec la machinerie pour les besoins de la cause… vraiment sympathique, et, définitivement, un très bon œil artistique ce cher Mario!

Également, M. Gérald Brouillard et son épouse (ferme Gérald Brouillard et Céline Pétrin) nous ont fait faire un tour de « charrette à foin » jusqu’au centre de leur troupeau de vaches Angus et autres (vous savez pas quoi… à force de passer du temps en campagne, je suis en train de développer un goût pour les vaches… je les trouvais belles celles-là! (rires)). C’est plus de 75 bêtes que ce couple connait par leur prénom respectif, lesquelles bêtes semblaient, par moments, vouloir s’amuser avec nous… Surprenant, certes, mais que dire du fait que pratiquement tout le travail effectué sur cette ferme s’effectue de manière traditionnelle, sans machinerie de haute technologie… De nos jours, faut le faire! Nous avons été reçus chez eux comme si nous étions de la famille… que demander de plus?

Aussi, Ghislaine Éthier (de la ferme du même nom) a également pris le temps de nous amener au centre de l’action et de modifier son horaire afin de nous donner de meilleures images… une femme dynamique, souriante, et une bien belle petite famille! J’ai également croisé, à cet endroit, un véritable « air de beuh »… Oui, si vous aviez vu la tête que faisait l’immense bœuf qui se tenait au milieu du troupeau et qui nous fixait… je n’arrivais pas à lire clairement ce que disait son regard, mais j’ai pu éliminer des mots comme « bienvenue » ou « content de vous voir » assez facilement! (rires)

Daniel Brouillard (ferme GAD Bouillard) travaillait aux champs lorsque nous nous sommes arrêtés au bord de la route pour prendre quelques images le montrant en action au volant de sa machinerie… En nous apercevant, ce dernier est descendu de sa « monture » pour venir échanger quelques mots avec nous… (oui, il a pris soin d’arrêter sa machine avant de débarquer... vous vous arrêtez un peu trop aux détails, je trouve… ;o) Une fois de plus, une conversation bin l’fun et fort intéressante s’en est suivie. Daniel me donna de très bons exemples de ce que peuvent imposer les normes en agriculture, et pourquoi les agriculteurs doivent constamment se renouveler. Effectivement, au fur et à mesure que la génétique se développe et permet un meilleur rendement pour un même espace cultivé, les technologies doivent s’adapter afin de permettre aux agriculteurs d’en tirer les bénéfices. Pas le choix de « suivre » et investir si l’on veut obtenir le maximum de nos terres de façon durable et continuer de pouvoir vivre de l’exploitation de celles-ci!

Je m’arrête ici pour l’instant de peur de perdre l’intérêt de certains lecteurs à cause d’un texte qui serait trop long… C’est peut-être juste une impression, mais me semble que tout doit tellement aller vite sur internet que nous sommes rarement portés à lire un texte en entier s’il a plus d’une ou deux pages… Alors, je vous reviens bientôt avec la seconde partie.

À suivre!

(Ah! pis non… c’est-tu plate quand on écoute ou regarde quelque chose et que, tout à coup, ça dit « à suivre »… maudit qu’on haït ça! Alors, tant pis…. j’ajoute tout de suite la seconde moitié de ce texte… :o)

En route vers le Gala Excellence Agricole…
L’envers du décor (2ième partie, seconde moitié…)
- les vaches suspendues!

Notre rencontre avec la famille de la ferme Parentall (que plusieurs ont pu découvrir lors de la journée « portes ouvertes » en 2008) dépassa également le temps que nous nous étions alloué pour nos visites… Mais, encore là, quelle belle rencontre. Judith Allard et son mari, Denis Parent, forment un duo fort sympathique et dynamique, constamment à l’affût d’idées nouvelles pouvant agrémenter leur travail. Parfois, c’est un logiciel adapté pour optimiser la gestion du troupeau (que Judith nous a présenté brièvement), d’autres fois, ce sont de petits détails qui peuvent pourtant faire une grande différence… comme attacher la queue des vaches en groupe de deux et les suspendre en l’air… wouin… j’avoue que, dit comme ça, ça ne fait pas de sens… je ne veux pas dire que les vaches sont suspendues en l’air par la queue, bin non!... c’est difficile à expliquer en peu de mots… mais je vous jure que c’est une maudite bonne idée! (rires) Blagues à part, nous avons passé un excellent moment en compagnie de Denis, Judith et leurs trois filles… une famille fort attachante!

Autre endroit ou nous avons également passé plus de temps que prévu, la ferme Ferland à Ste-Anne de Sorel. À notre arrivée, tous s’afféraient aux différentes tâches… puis, j’ai pu échanger quelques mots avec Nathalie, épouse de Dominique Ferland, et leur fille Catherine (une passionnée de chevaux). Simon, leur fils cadet, arriva ensuite sur sa monture… non pas un cheval, mais plutôt une MotoCross! Sébastien, un drummer en devenir, vint peu après nous joindre avec son père… Toute la famille se trouva donc autour de nous. Ce que je remarquai au bout de seulement quelques minutes, c’est la fierté qui accompagnait le sentiment d’unité familial dans les yeux de ces cinq individus… je dois avouer que ça m’a fait réfléchir…

Après avoir amassé le matériel nécessaire à notre travail, on nous proposa de nous rendre avec eux à la piste de MotoCross qu’ils ont eux-mêmes aménagée plus loin sur une de leurs terres… nous sommes donc montés à bord du pick-up avec le côté féminin de la famille et avons suivi les trois gars sur leur monture respective jusqu’à l’endroit en question… Parlant véhicule, le 4 sur 4 à bord duquel nous sommes montés ici carbure au diesel, et la famille possède également une auto hybride… C’est drôle, pratiquement tous les agriculteurs que nous avons rencontrés jusqu’à présent ont à cœur la protection de l’environnement… Ils semblent l’avoir davantage intégrée à leur quotidien que la majeure partie du reste de la population… comme si le monde de l’agriculture était quelque peu en avance sur les autres milieux… ;o)

De voir Dominique et ses deux fils « lâcher leur fou » ensemble sur leurs MotoCross pendant que Nathalie et Catherine nous faisaient part de leurs commentaires, quelle belle image… il n’y a rien de parfait, je sais… mais on dira ce qu’on voudra, il y a quand même quelque chose ici qu’on ne trouve plus beaucoup dans les familles aujourd’hui… je donne ici l’exemple de la famille Ferland, mais je sais que c’est également le cas pour la majorité des familles visitées au cours de notre périple… lorsque je compare celles-ci à ce que je vis avec mes propres filles, j’ai l’impression que nous passons parfois à côté de ce qui se « passe » vraiment…

Oui, la vie, c’est un peu comme une parade… et comme on dit, il y a des gens qui y participent, et d’autres qui la regardent passer… De nos jours, je pourrais ajouter qu’il semble y en avoir certains qui ne sont pas au courant qu’il y a une parade… mais le pire, c’est que j’ai bien l’impression qu’il y a une quantité importante de gens qui ne sait pas, ou ne se souvient plus, ce que c’est une parade… le sentiment d’appartenance, le résultat d’un travail en groupe, la mise en œuvre d’une activité pour tous et, surtout, le sentiment de fierté qui habite ceux qui y participent de près ou de loin…

Il semble être de plus en plus difficile en tant que parents de garder nos enfants à la maison ou de faire des activités avec eux au fur et à mesure qu’ils grandissent. On s’éloigne les uns des autres en partie grâce aux nombreux outils mis à notre disposition pour se rapprocher… du monde extérieur. Le temps de qualité circule sur internet, pendant que le peu de temps qu’il nous reste de disponible est meublé par des activités ou des tâches ménagères qu’on effectue trop souvent en solo…

En tout cas, délaissons un peu la psychologie puisque je n’ai pas les compétences me permettant d’en tirer des conclusions utiles… Terminons donc avec du concret… :o)

Au cours de ces trois jours, nous avons dû recharger la pile de mon cellulaire, la pile de la caméra vidéo, et les piles des deux appareils-photo à plus d’une reprise, et ce, pendant que nous étions sur la route! Non mais… on parle ici de quatre chargeurs différents, un adaptateur pour le courant qui se branche dans l’allume-cigarette et une boîte de conversion de courant sur laquelle nous pouvions brancher deux appareils à la fois… en fait, non, un seul à la fois puisque les chargeurs sont trop larges par rapport à la proximité des prises électriques sur cette boîte… les chargeurs des appareils-photo et du téléphone cellulaire prennent plus d’espace à bord du camion que les appareils eux-mêmes, et le convertisseur de courant est plus massif que la caméra vidéo haute définition qu’on utilise… il faut également ajouter à cela le filage qui relie ces bidules entre eux qui devient vite encombrant… une bonne main d’applaudissement pour le côté pratique de la miniaturisation svp!

Et la route continue!
 

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