Yves Allard – Le monde agricole
Saviez-vous que l'industrie des sables bitumineux de l'Alberta
est l'une des plus polluantes au monde? Oui, c’est
effectivement le cas. Moi qui adore l’Alberta… ses montagnes,
ses lacs aux couleurs uniques (quasi irréelles)… si vous êtes déjà
allés à Banff par
exemple, vous conviendrai avec moi que le haut niveau de pollution
n’est pas la première chose qu’on y remarque… sauf peut-être pour la
quantité de boutiques souvenirs! Disons que la qualité de
l’air semble de loin supérieure à celle de Los Angeles ou même juste
ici à Montréal… mais, c’est grand l’Alberta… à Medicine Hat,
l’impression est différente.
Parlant de Banff, lors d’une de mes visites dans cette jolie
petite ville je fus témoins d’une brève discussion entre le
propriétaire d’une boutique souvenir et un touriste. Le
propriétaire, un Chinois, semblait bien content de pouvoir échanger
quelques mots avec ce client dans sa langue natale… oui, le client
étant lui aussi un Chinois qui tenait dans sa main un porte-clés
souvenir affichant en grosse lettre le fameux « Banff Canada » et en
petites lettres la mention « made in China »… j’me suis légèrement
questionné sur la crédibilité de rapporter un tel souvenir chez lui…
;o)
Mais revenons à nos sables bitumineux et aux gaz à effet de
serre…
Le nouveau ministre des affaires intergouvernementales, Claude
Béchard, a décidé de prendre clairement ses distances de plusieurs
groupes écologistes qui l’incitaient à dénoncer publiquement
l'exploitation des sables bitumineux en Alberta. Lors d’une
conférence, il
mentionnait qu’il n’était pas question que le Québec parte en guerre
contre l’Alberta malgré l’énorme quantité de gaz à effet de serre
(GES) générée par cette province.
Greenpeace, Nature Québec, la Fondation David Suzuki et Équiterre
avaient expédiés une lettre ouverte aux médias quelques jours avant
la tenue de la réunion annuelle du Conseil de la fédération. Ils
souhaitaient que les provinces adoptent une position forte en
matière de lutte aux changements climatiques, incluant, évidemment,
une réduction notable des GES (oui, GES… Gaz à Effet de Serre… mais
là je ne vais pas le dire à chaque fois, fait que… va falloir vous y
habituer! ;o).
C’est sûr, je les comprends un peu… Toutefois, le ministre
Béchard a fait valoir que l'Alberta a fait beaucoup d'efforts et
déjà investi beaucoup d'argent pour améliorer son bilan
environnemental. Il mentionne qu’il n’est pas question d’isoler une
province afin d’accentuer la pression… convaincu que les provinces
doivent développer l'objectif commun d'améliorer
constamment leur bilan environnemental. (Wouin… ça fait du sens…)
Il y aura une conférence à Copenhague en Décembre au cours de
laquelle les pays doivent fixer leurs nouvelles cibles de réduction
de GES et le Québec est quand même soucieux que le Canada sauve la
face comme on dit…. (D’ailleurs, le premier ministre Jean Charest y
sera présent afin de valoir la position du Québec…)
«On ne peut pas se permettre comme pays
d'être les derniers de classe au niveau des changements climatiques
et ainsi prêter flanc à toutes sortes de critiques au niveau
international», assure M. Béchard. De plus, sans position
«ambitieuse» quant aux futures cibles de réduction de GES, le Canada
(dont le Québec) risque de faire l'objet de «représailles» sur le
plan économique ou commercial, craint M. Béchard.
Un point important, il faudra convaincre le gouvernement Fédéral
de consulter les provinces au cours des prochains mois afin
d’afficher une position reflétant l’ensemble du Canada lors de cette
conférence.
Les groupes écologistes souhaitent que les provinces s'engagent à
réduire d'au moins 25% leurs émissions de GES d'ici 2020, par
rapport aux niveaux de 1990.
«Ce qu'on veut, c'est indiquer clairement
le consensus des provinces au gouvernement fédéral sur cette
position et l'appuyer dans les discussions à avoir avec
l'administration américaine», dit M. Béchard.
Moi je me dis que c’est sûrement possible… mais je ne voudrais
pas être ministre!