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Les serres Pierre-Luc Villiard
…Des fleurs à perte de vue !
Hélène Goulet
Lors de cette entrevue tenue à la fin janvier, Pierre-Luc Villiard avait encore un peu
de temps à accorder au Monde agricole.
Mais au moment où vous lirez cet article, ce jeune spécialiste de l’horticulture sera
pris dans le tourbillon du début d’une saison qui aura le printemps comme point
culminant.
En effet, les serres Pierre-Luc Villiard, situées à Saint-Aimé, sont spécialisées dans
la culture des fleurs annuelles.
« Je produis des fleurs annuelles de qualité, des fleurs exotiques et je prépare
également des agencements de jardinière et de boîtes à fleurs. Nous avons aussi des
arbres, des arbustes et des fines herbes », a précisé M. Villiard lors de cet entretien.
M. Villiard en est à son quatrième printemps comme horticulteur, après avoir racheté la
ferme familiale qui, jusque là, était une ferme laitière.
C’est un peu par hasard, avoue-t-il, que Pierre-Luc Villiard, qui a étudié à l’Institue
de technologie agricole (ITA) de Saint-Hyacinthe, a eu la piqûre de l’horticulture et a
décidé d’en faire son métier.
Février marque donc le début de la saison horticole, et ce, même s’il ne chôme pas en
aucun temps de l’année, fait-il remarquer.
Une structure spectaculaire
Pour réaliser son rêve, Pierre-Luc Villiard a privilégié l’aménagement d’une structure
de serres
intérieures. Il s’agit d’un vaste complexe de 20 000 pieds carrés où les serres, reliées
entre elles, s’avoisinent « en chapelle ».
« Chaque serre communique l’une à l’autre. L’effet est saisissant, car d’un coup d’œil,
on voit des fleurs à perte de vue ! » illustre le jeune homme. Il s’agit d’un véritable
petit paradis pour ceux et celles qui adorent les fleurs et qui viennent
s’approvisionner chez lui, laisse-t-il entendre.
À l’heure actuelle, c’est donc le temps des semis. Un moment crucial qui met en branle
la production annuelle. Dès avril, la production commence à être vendue, période qui se
poursuivra jusqu’au début de septembre environ.
« Tout est produit sur place, dans une proportion de 90 % », évalue M. Villiard.
Son marché, c’est le territoire du Bas-Richelieu. Le tiers de la production est vendu
dans des centres jardins de la région, alors que les deux tiers sont vendus au détail,
directement à la ferme.
L’avantage de servir directement la clientèle, croit Pierre-Luc Villiard, c’est le
contact privilégié avec les gens. « J’obtiens le pouls de ce qui est recherché, que ce
soit les couleurs,
le côté écologique ou l’aspect exotique d’une fleur. Je peux aussi mieux orienter les
clients selon leurs besoins et leur offrir un bon service conseil », assure
l’horticulteur.
Selon lui, les gens recherchent généralement des fleurs faciles d’entretien, avec une
floraison à long terme et nécessitant le moins d’eau et le moins d’entretien possible.
Les plantes indigènes, qui s’adaptent facilement au climat d’ici, sont particulièrement
prisées. « Pour les gens, l’horticulture est devenu un loisir. Mon objectif est de
rendre ce loisir accessible et possible », fait remarquer M. Villiard.
Aujourd’hui, les gens sont également sensibles à l’environnement, et utiliseront
davantage du compost que des engrais chimiques, ajoute-t-il. C’est d’ailleurs à ces
principes que Pierre-Luc Villiard se plie, n’utilisant que très peu d’engrais de
synthèse.
Beaucoup de travail pour une jeune entreprise
Pierre-Luc Villiard l’admet, ce n’est pas toujours facile de partir une entreprise, même
quand on a la passion. De nombreuses heures sont consacrées au travail. Les
préoccupations sont multiples.
À titre d’exemple, le coût de chauffage, une donnée importante quand on possède des
serres qui sont à la base de la production. « J’essaie toujours de maximiser l’espace,
je concentre mon matériel. J’ai également planté des haies brise-vent pour diminuer la
facture de chauffage », laisse-il entendre.
Malgré tout, Pierre-Luc Villiard est confiant car il s’agit, selon lui, d’un secteur en
croissance… un peu à l’image de ses fleurs !
À la fin de la saison horticole, en septembre et octobre, ce sera le temps pour le
producteur de réévaluer ses infrastructures et de les modifier au besoin. La baisse des
coûts d’énergie, entre autres, constitue une bonne raison d’effectuer des rénovations
qui s’avèreront rentable à moyen terme.
Puis, en novembre et en décembre, viendront les salons d’horticulture, les congrès et
des périodes de formation. Dans le domaine de l’horticulture, comme dans d’autres
domaines, il faut se ternir au courant des tendances, certes, mais aussi du
développement technologique.
À la fin de l’automne, ça sera déjà aussi le temps de penser à l’année suivante et de
procéder aux commandes de semences : « Tout doit être commandé avant le 1er janvier pour
avoir le meilleur choix », assure M. Villiard.
Et en janvier prochain, il se préparera tranquillement, comme ce fut le cas cette année,
à entamer la prochaine année en préparant le terreau, les boutures et, aussi, la
publicité qu’exige l’exploitation d’une telle entreprise. « Ce qu’on peut faire à
l’avance, on le fait, car quand la saison est partie, on n’a plus le temps pour autre
chose qu’aux fleurs ! », conclut-il.
L’entreprise de Pierre-Luc Villiard constitue un bel exemple de ce que peut faire la
relève agricole de notre belle région !
Serres Pierre-Luc Villiard
400, rang St-Yves
Saint-Aimé
(450) 788-2361
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