Daniel Frédette : l’ange gardien des
producteurs agricoles !
Hélène Goulet
« C’est important pour moi de m’occuper des producteurs agricoles de
notre région. Mon but, c’est qu’ils aient le meilleur ! »
Ainsi parle Daniel Frédette, de la Ferme Clair-Gré de Saint-Ours,
lorsqu’il relate son engagement dans le milieu agricole de la
région.
La ferme se spécialise dans la grande culture (1 200 acres sont
consacrées à la culture du maïs-grain, du soya, de l’orge et du
foin), et possède un troupeau de 220 têtes Holstein. 110 vaches
laitières sont traites chaque année.
Propriétaire de la ferme familiale depuis 1988, avec son épouse
Lucie Arpin, sa sœur Maryse ainsi que son beau-frère Joseph
Bourgeois, Daniel Frédette voit également la relève assurée par
leurs enfants respectifs qui, depuis leur jeune âge, ont manifesté
le désir de travailler, eux aussi, sur la ferme.
« Je crois que c’est la façon dont nous sommes qui leur a donné le
goût de la ferme, même si ce n’est pas un domaine facile. J’ai
toujours trouvé qu’ont était chanceux de vivre sur une ferme, et je
pense que nos enfants ont compris le message », croit-il.
Plus de 25 ans d’implication
De tout temps, Daniel Frédette a souhaité « être l’ange gardien »
des producteurs agricoles.
Ayant aujourd’hui pris un peu de recul face à ses nombreux
engagements, Daniel Frédette estime que l’implication constitue
encore la meilleure manière de changer les choses.
M. Frédette a débuté dans l’organisation des jeunes agriculteurs et
a aussi fait partie de la Relève agricole.
Puis, il s’est investi dans les associations de races, ainsi que
dans le Cercle d’amélioration du bétail, pour la génétique.
Préoccupé par ailleurs par les intérêts des producteurs agricoles de
la région, il est devenu administrateur au sein de la section locale
de l’Union des producteurs agricoles (UPA) durant 25 ans, dont 10 à
titre de président.
Il a également été membre des conseils d’administration du CLD et de
la SADC de Pierre-De Saurel, ainsi que membre du comité consultatif
agricole durant une dizaine d’années, en plus de siéger sur le
comité de protection des terres agricoles.
Les dossiers qui l’ont particulièrement touché sont ceux de
l’aménagement du territoire, du développement du port de
Sorel-Tracy, ainsi que la reconnaissance du milieu agricole comme
moteur de développement de notre région.
« Il faut faire davantage connaître l’agriculture. Il est important
de la préserver et de la soutenir », fait-il valoir. « Il y a encore
beaucoup de choses à faire dans ce sens, même si aujourd’hui,
l’agriculture est en meilleure position. Plusieurs enfants,
poursuit-il, ne connaissent pas encore la provenance de la
nourriture qu’ils mangent. »
Ainsi, les différentes activités pour faire connaître le milieu
agricole – exposition agricole, journée portes ouvertes sur
l’agriculture – constituent des événements importants en ce sens.
Et, constate-t-il, ce sont des événements très appréciés de la
population en général.
Aujourd’hui, Daniel Frédette est moins actif, admet-il, mais il se
sent toujours préoccupé par le développement du secteur agricole.
« Je me concentre sur ma relève, c’est important pour moi de tout
mettre en place pour l’assurer », fait-il remarquer, précisant que
le transfert d’une ferme familiale implique nécessairement plusieurs
éléments – documents notariés, obtention de permis, conformité avec
l’environnement et les divers règlements territoriaux, etc. « C’est
pas mal plus complexe qu’avant ! »
À la ferme Clair-Gré, ce transfert se fera en douceur, M. Frédette
étant conscient des investissements que devra effectuer la jeune
génération. « Il faut prévoir les revenus sur plusieurs années ».
Les jeunes, note-t-il également, sont plus sensibles aux avancées
technologiques telles l’internet, les systèmes GPS via satellite
pour la cartographie de la terre, etc. « À la limite, tu n’as même
plus besoin de conduire le tracteur ! » lance-t-il en riant, mais
admettant du même souffle que ces outils sont beaucoup plus précis.
Sont-ils plus rentables ? Oui, répond M. Frédette, mais il faut être
bien informé et, surtout, être bon gestionnaire en plus d’être
agriculteur. « Il est souvent nécessaire d’utiliser les services de
spécialistes, mais ce n’est pas gratuit », laisse-t-il tomber. « Les
marges de manœuvre sont minces », ajoute-t-il.
Daniel Frédette demeure optimiste pour l’avenir de l’agriculture. «
Les difficultés, ça fait partie de la vie du producteur agricole,
comme de la vie de tout le monde. Personnellement, j’ai toujours agi
de façon positive en acceptant le changement. C’est de cette façon
qu’on peut en vivre, et cela, tout aussi bien que dans d’autres
domaines », conclut-il.
|