Le club agroenvironnemental LaVallière fête ses 10 ans

Yves Allard – Le monde agricole

Me voilà aux champs avec Marco Lavallée (directeur général de la société d’agriculture de Richelieu), sa caméra à la main, cherchant à saisir des images pouvant possiblement être utilisées ultérieurement à des fins de montages vidéo… décidemment, celui-là, il n’arrête jamais!

Une cinquantaine de personnes sont réunies ici à St-Ours, en plein champs, afin d’écouter les différents intervenants qui y vont de trucs et conseils sur la machinerie et les techniques à utiliser en rapport avec le semis direct*.



Aujourd’hui il fait beau soleil… pas trop chaud, pas trop froid. Tout en m’approchant de la foule, je ne peux m’empêcher de remarquer la beauté du paysage avec ses champs magnifiques à perte de vue... quelle paix, quelle tranquillité… pour un gars comme moi, c’est comme si le monde s’arrêtait tout à coup. Je fais beaucoup de route dans une année et je traverse régulièrement ce genre de décor… mais je réalise que de m’arrêter à un tel endroit pour prendre le temps de respirer est quelque chose que je n’ai pas fait souvent.

Je pense à tous les cultivateurs qui ont la chance de vivre leur quotidien sur ces terres, loin du rythme effréné de nos petites ou grandes villes, et pendant un instant je les envie quelque peu… oui, plutôt différent comme mode de vie. Mais je me rappelle vite à l’ordre en pensant aux hivers qui changent ce beau paysage de façon radicale et à leur travail qui est selon moi une vocation qui ne laisse que peu de répit et n’est que trop rarement reconnu à sa juste valeur. Ça vaut ce que ça vaut, mais sachez, chers agriculteurs, que vous avez toute mon admiration… ;o)

En ce Jeudi 27 août, on souligne également le 10ième anniversaire du club agroenvironnemental LaVallière (pour ceux qui ne sont pas familier avec le club, vous trouverez un résumé de son mandat et de son implication à travers le lien sur notre page d’accueil). Pour l’évènement, nous sommes reçus en grand à la ferme Pierre et Étienne Malo, représenté par M. Jean Philippe Malo (la relève!), un des principaux administrateurs du club. Ce dernier fait parti de ceux qui ne cadrent pas avec l’image que plusieurs se font de l’agriculteur. Il est jeune, mince, look actuel, cheveux en l’air… en fait, il pourrait facilement passer pour le guitariste d’un groupe Rock à la Simple Plan. Je sais, il y a sûrement autant de genre d’agriculteurs et agricultrices que de sorte d’agriculture (et il y en a pas mal plus qu’on pense!), mais avouez que nous avons trop souvent une certaine image des gens qui font ce métier… et bien, oubliez-la… les temps changent, le monde agricole aussi!

Je pourrais vous résumer les différentes étapes de l’évolution du club agroenvironnemental La Vallière (qui est une belle réussite) et y aller d’informations techniques, mais Véronique Darveau l’a déjà fait de façon exemplaire dans son article du journal Les 2 Rives, édition du 1er septembre (page 25!). Ce que je tiens à vous transmettre ici c’est surtout le fait que l’agriculture, plus que jamais, s’organise. Les gens du milieu sont curieux, imaginatifs, renseignés et font avancer cette roue bien plus que l’on pourrait le croire vu de l’extérieur.

Après 10 ans d’existence, le club agroenvironnemental La Vallière se porte à merveille. M. Pascal Royer, qui succède à M. Philippe Rochat à la présidence du club, à pris soin ce soir là de souligner l’excellence du travail accompli par ce dernier pendant son mandat ainsi que l’apport de tous et chacun au sein de l’organisation. « L’agriculture évolue, et nous avons ici en place des gens qui ont la volonté et le talent nécessaire pour continuer de la faire avancer tout en tenant compte des marchés actuels et des préoccupations environnementales. »

J’ai compté plus de 70 personnes présentes au moment de servir le méchoui… des gens vraiment sympathiques dont certains avec qui j’ai eu la chance d’échanger quelques mots. J’ai rencontré, entre autres, M. Jacques Pelletier (président de la SAR) qui m’a éclairé sur les liens entre les différentes expositions agricoles avec un intérêt et une gentillesse qui m’ont fait oublier la condescendance trop souvent liée à ceux qui occupent un tel poste… Mme Nicole Benoit (de la ferme Michel et Nicole Benoit) et son rire contagieux qui, m’a t-ont dit, avait fait fureur lors du dernier gala excellence agricole…

M. Benoit Laferrière (agronome du club environnemental La Vallière) qui occupait pour l’occasion le poste de DJ/animateur avec son air moqueur et ses commentaires humoristiques, (qui nous a rappelé que les agriculteurs n’écoutent pas tous du country!)… et, grâce à notre sympathique et passionné commissaire agricole, j’ai enfin su pourquoi les abeilles sont si essentielles à la survie de l’homme… merci Alain Beaudin!

Une fin de journée entourée de gens authentiques, soucieux de bien faire les choses et aller de l’avant, c’est ce que j’en retiens…

Et si vous faites partie de ceux qui croient encore que tous les agriculteurs ou agricultrices d’aujourd’hui sont des gens au mode de vie dépassé qui ne sauraient que faire d’un cellulaire et autres technologies nouvelles, détrompez-vous… il serait grandement temps que vous arriviez en ville, car vous êtes « dans le champs » bien plus que vous ne le pensiez… ;o)

*Qu’est-ce que le semis direct ? Il s’agit d’une technique de culture qui consiste à semer dans les résidus de la culture de l’année précédente en un seul passage au champ. Plus facile à écrire qu’à faire à ce que j’en ai compris. Puisque les sols et les environnements ne sont pas tous identiques, chacun doit y aller de ses propres tests à petite échelle avant d’y aller pour un semis sur une plus vaste étendue.

Les avantages de cette technique ? Elle favorise grandement la conservation des sols et assure une réduction de l’érosion éolienne et hydrique. Pour le producteur, puisque cette technique réduit le travail au sol, une économie en engrais, en carburant et main d’œuvre vient également s’ajouter à ces avantages.

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