vendredi 01 avril 2011

La transformation alimentaire, un secteur prometteur pour la génération « sushis »
(Par Yves Allard)

Alors qu’au Québec le secteur manufacturier en a généralement « arraché » au cours des dernières années, celui de l’industrie de la transformation alimentaire, lui, continu sa constante croissance.

Mondialisation, récession, fluctuation du dollar et hausse du coût du pétrole sont autant d’éléments qui n’ont pas eu raison de ce secteur « solide », mais fort méconnu. En effet, alors que la progression de l’industrie de la transformation alimentaire y est pour beaucoup dans la stabilité de l’économie Québécoise, sa croissance ne semble pas suffisamment spectaculaire pour que les médias s’y intéressent.

Pourtant, alors qu’au cours des 10 dernières années l’ensemble du secteur manufacturier subissait une baisse de 6 %, l’industrie de la transformation alimentaire enregistrait une hausse de ses ventes de 36 %, faisant de celle-ci la seule branche d’activité du secteur manufacturier à afficher une croissance de son PIB (4,5 %). Et selon vous, quelle est la plus importante industrie manufacturière au Québec? Oui, ce secteur de la transformation avec plus de 67000 emplois dans près de 2 300 établissements.

Depuis quelques années, une évidente tendance des consommateurs à allers de plus en plus vers des produits « meilleurs pour la santé » force à nouveau cette industrie à innover, à se renouveler, et revoir sa façon de produire. Mais c’est en grande partie l’exportation qui a permis aux entreprises alimentaires de chez nous de connaître une expansion ces dernières années, alors que 50 % de la production des usines de transformation québécoises est désormais expédiée à l’extérieur de la province.

Et même si l’exportation de produits transformés vers les États-Unis a diminué de 11% entre 2003 et 2009, durant la même période, les exportations vers le Japon ont crû de 15 %, celles vers la Russie ont plus que triplé et celles vers l’Australie et la Corée du Sud ont doublé. Et alors que la consommation de viande stagne au Canada, elle augmente dans plusieurs autres pays du monde.

Autres facteur à souligner, les produits de niche ont aussi un potentiel intéressant sur les marchés d’exportation. Des produits typiquement Québécois tels le cidre de glace ou le sirop d’érable en sont d’ailleurs de très bons exemples.

Nous remarquons toutefois que la concurrence se fait de plus en plus vive maintenant que certaines entreprises étrangères ont « découvert » au Québec des consommateurs réceptifs aux nouveautés, autre élément dont les producteurs d’ici doivent tenir compte lorsque vient le temps de « s’ajuster ».

Effectivement, il n’y a pas si longtemps, les supermarchés n’avaient pas de comptoirs sushis, les produits au goût de la Thaïlande ou du Mexique n’étaient pas aussi populaires, les fromages fins n’avaient pas la cote qu’ils ont aujourd’hui, etc. Les temps changent, et il est évident que l’offre aux consommateurs se doit de refléter cette tendance de ceux-ci à vouloir explorer les nouvelles saveurs d’ici et d’ailleurs.

Quoi qu’il en soit, le marché de la transformation alimentaire a su démontrer une résistance considérable aux différents aléas au fil du temps et ce pilier de notre économie gagnerait à être mieux connu… Ne serais-ce que pour y attirer une relève qui ne se doute malheureusement pas des nombreuses possibilités d’avenir très intéressantes qu’elle pourrait y trouver.

Lien vers le site web du comité sectoriel de main d’œuvre en transformation alimentaire : http://www.csmota.qc.ca/?rub=0

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