mardi 15 février 2011

Échantillons de poulet :
Les deux tiers contenaient des bactéries « résistantes »…

(Par Yves Allard) 

Selon une enquête réalisée par les émissions Marketplace (diffusée à CBC) et L’épicerie (Radio-Canada), plus de 65% des échantillons de poulet recueillis dans des épiceries de Montréal, Toronto et Vancouver était contaminés par des bactéries.

Évidemment, selon les chercheurs, il n’est pas rare que de telles bactéries soient présentes dans la viande crue. Ici, ce qui soulève une certaine inquiétude, c’est que toutes les bactéries trouvées dans ces échantillons étaient résistantes à un antibiotique ou plus. Salmonelle, E. coli, ou campylobactérie, certaines des bactéries testées  se sont avérées résistantes à six, sept, ou même huit antibiotiques différents.

Médecins et scientifiques s’accordent pour dire que la sur-utilisation de médicaments tels la tétracycline, l'amoxicilline, la ceftiofur  et l'érythromycine peut très certainement contribuer au développement de ces super-bactéries. Ces antibiotiques sont couramment utilisés pour prévenir différentes maladies chez les poulets ainsi que pour favoriser une croissance plus rapide.

Fait quelque peu étonnant, on apprenait que contrairement à la manière européenne, le gouvernement du Canada ne contrôle pas l'usage des antibiotiques par ses agriculteurs. Notons également que chez nous,  il n'y a aucune limite quant à l'utilisation des antibiotiques chez les poulets.

Toutefois, le porte-parole des producteurs de poulets du Canada, M. Mike Dungate, soutient que les antibiotiques ne sont pas utilisés à outrance au pays. Il affirme que ces médicaments sont utilisés judicieusement.

Et ne perdons pas de vue qu’il s’agissait là des résultats de tests effectués sur des échantillons recueillis à différents endroits, à différents moments, et que ça ne veut pas nécessairement dire que les deux tiers des poulets produits au Canada seraient contaminés de la sorte (on parle ici des deux tiers des échantillons, et non deux tiers des poulets produits au Canada, on s’entend?). De plus, après avoir lu des commentaires suite à la diffusion de cette nouvelle, je remarque que bien des gens ont tendance à généraliser à partir d’un élément négatif et tiennent peu compte du fait que de nombreux producteurs ne sont pas visés par cette affirmation… Il ne faudrait pas l’oublier… ;o)

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