mercredi 10 octobre 2012
La production de champignon en bâtiment
(Par Marie-Claude Héroux)
Différentes techniques de production existe selon les espèces
choisies. Voici quelques différences : le champignon de Paris, qui
est un très bon comestible, pousse sur un terreau de terre, de
fumier et de paille, le shiitake pousse sur des blocs de bois et le
pleurote aiment bien le bois, mais s’adapte très bien à la paille.
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Champignon de Paris |
shiitake |
pleurotes |
Les différents milieux de croissance vont dépendre, entre autre, des
besoins nutritifs du champignon. Le pleurote se nourrit de
cellulose. Le bois et la paille en contiennent, ce qui permet au
pleurote d'être confortable dans ces deux milieux.
Quelques notions de base :
Tout d'abord, voici un schéma de l’anatomie du champignon.
Pour avoir un champignon il doit y avoir rencontre entre un hyphe
positif et un hyphe négatif. C’est ce qui va permettre la formation
des têtes qui se transformeront, avec un peu de soin en primordia.
Les bons soins consistent principalement à leur donner un bon taux
d'humidité, une excellente ventilation et une température constante.
C'est l'art de reproduire l'automne dans des salles de
fructification (floraison).
Primordia
Si on regarde le schéma d'anatomie, vous remarquerez que c'est à
maturité que le champignon va sporuler; pareil comme une fleurs. En
d'autres mots, il va envoyer sa semence dans les airs afin de se
reproduire et de pouvoir continuer son cycle. C'est à cette étape
que nous le récoltons les spécimens.
La semence
C'est à partir de spores que nous allons reproduire la semence de
champignon aussi appelé blanc de champignon. Grosso modo, on récolte
les spores que l'on va déposer sur un pétri nutritif (ça ressemble à
un jello).
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spores |
pétri |
Ces derniers vont se nourrir du milieu nutritif pour former un
mycélium. Une fois colonisé ce dernier sera transposé dans un
nouveau milieu nutritif, soit une céréale. Ça peut être du blé, du
seigle ou encore du millet.
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semence sur pétri |
semence colonisée |
Les manipulations doivent se faire dans un milieu stérile afin
d'éviter de contaminer le travail. La colonisation des pots peut
prendre un peu plus de 14 jours.
Le milieu de croissance
Comme mentionné au début, nous pouvons utiliser du bois ou de la
paille.
Cette matière première doit être pasteurisé afin d'éliminer un
maximum de compétiteurs indigènes.
Ceci étant fait, on laisse la matière se refroidir afin de ne pas
''brûler'' le champignon. Ensuite on procède à l'ensemencement en
utilisant les pots de semence préparés précédemment. Une fois
ensemencée nous déposons les sacs de culture dans une salle
d'incubation où ils resteront durant 14 jours. Ces salles sont
maintenues à un taux d'humidité d'environ 70 % afin d'éviter le
dessèchement du mycélium.
Cette étape se fait à la noirceur, à une température variant autour
de 24ºC jusqu'à ce que le mycélium ce soit bien installée dans la
matière première. L'incubation prend fin lorsque le mycélium s'est
propagé dans la paille.
Une fois l'incubation terminée, nous procédons à la phase
d'initiation (apparition des primordia). Il s'agit d'abaisser la
température, de baisser le taux de CO2, de lui prodiguer un certain
nombre de lux et de lui fournir un taux d'humidité entre 80 et 90 %.
colonne
Une fois les primordia sortis, il reste à bichonner les sporophores,
communément appelé les chapeaux. Afin d'avoir de beaux spécimens il
faut augmenter légèrement la température qui varie selon l'espèce
cultivée. Contrairement aux idées reçues, il faut lui prodiguer de
la lumière sinon nous y verrions une croissance déformée des
chapeaux. Tenir le taux de CO2 plus bas que 1 000 ppm et une
humidité se situant entre 80 et 90 %.
On peut ensuite poursuivre avec une phase de repos et recommencer
avec une deuxième phase de fructification. Selon l'espèce il peut y
avoir jusqu'à 5 volées, aussi appelée récolte.
Question de finir sur une note de folie, voici une nouvelle espèce
de champignon que l'on cultive, le hydne hérisson qui se fait appelé
le pompom ou la crinière de lion.
Pompom |