mercredi 13 mars 2013
Le bien-être animal, un problème en agriculture?
Par Marie-Claude
Héroux
En janvier dernier
dans la Terre de Chez Nous,
Marcel Groleau, président général de l’UPA écrivait son
opinion concernant un documentaire diffusé le 9 décembre 2012 à
TVA, La face cachée de la viande.
Il expliquait que les images qui sont souvent présentées dans les
médias n’y sont que pour choquer. Les cas de maltraitance ne sont
que des cas d’exceptions dans les élevages. Les producteurs doivent
mettre continuellement en relation le confort des animaux, la
productivité et la sécurité des éleveurs, car ces facteurs priment
pour bien réussir dans le domaine. Si les animaux n’ont pas de
bonnes conditions, le producteur en souffrira aussi. Ils s’assurent
donc au quotidien d’offrir tous les soins nécessaires à leurs
animaux pour être certains qu’ils se portent bien. Présentement, on
constate que les gens confondent les animaux d’élevage avec les
animaux de compagnie.
Malheureusement, ce
que la population ignore, c’est que plusieurs efforts ont été mis en
place dans les dernières années. Tout d’abord, un code de bonnes
pratiques a été développé par un groupe d’associations nationales
d’éleveurs, de vétérinaires et de sociétés protectrices des animaux.
Également, à l’été 2012, les animaux de ferme ont été inclus dans la
Loi sur la Protection sanitaire des animaux pour la sécurité et
le bien-être animal. Les éleveurs d’oeufs de consommation
du Québec devront, eux aussi, faire une transition pour passer des
systèmes en cages conventionnelles vers les cages enrichies. Ces
dernières permettront d’offrir des perchoirs et des nids pour
favoriser les comportements innés chez les oiseaux. Cette décision a
été conclue en novembre 2012.
Évidemment,
l’animatrice de l’émission Sophie Durocher s’est défendue concernant
ce documentaire.
« Le but du
documentaire n’est pas de faire la morale aux Québécois en disant
qu’ils consomment trop de viande, par exemple. L’objectif est de
présenter la réalité telle qu’elle est et de montrer comment ça se
passe au Québec, comment les animaux sont élevés et abattus,
illustrer l’impact sur l’environnement, et donner la parole à des
médecins qui ont consulté de nombreuses études et à des gens qui ont
fait le choix d’être végétariens et qui s’en portent très bien. »
Et vous, quel est
votre opinion concernant les élevages au Québec? Croyez-vous que les
animaux sont maltraités et qu’ils sont malheureux dans ses
conditions? Malheureusement, l’agriculture fait face à de nombreux
paradoxes. Une grande proportion de la population demande aux
agriculteurs des animaux en liberté, vivant à l’extérieur et traité
de la même façon qu’un animal de compagnie. Mais les consommateurs
sont-ils prêts à augmenter le prix de leur facture d’épicerie?
Ont-ils songé également que les animaux ont davantage de risques de
maladies et de risques de blessures dues à la hiérarchie et aux
combats? Je crois qu’il faut s’informer et discuter avec nos voisins
producteurs des raisons qui motivent parfois le choix du type
d’élevage. Les agriculteurs sont au début du maillon de la chaîne
alimentaire. C’est donc eux qui subissent tous les contrecoups de
l’industrie, mais ils ne reçoivent habituellement pas plus pour
satisfaire la demande des consommateurs.
Alors, au lieu de
mettre toutes les exploitations agricoles dans le même bateau,
pourquoi ne pas en profiter pour aller voir les entreprises en
émergence de la région qui ont à cœur leur métier et qui seront
prêts et heureux de vous montrer que leurs élevages leur tiennent
réellement à cœur…
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