Le fromage de brebis L’Hommage nouvellement sur le marché
«Le fruit de l’amitié et de l’entraide» -Pierre Péloquin, producteur de brebis de Sainte-Anne-de-Sorel

Par Annie Bourque

Pierre Péloquin présente son nouveau fromage L’Hommage qu’on peut se procurer pour l’instant à la Boucherie de Sorel.

Dans un monde individualiste grandement axé sur la performance et la rentabilité, il est rafraîchissant d’entendre les propos de Pierre Péloquin, producteur de brebis de Sainte-Anne-de-Sorel qui a lancé le fromage l’Hommage, le 4 juillet dernier.

L’homme de 47 ans tient en quelque sorte à remercier ses ancêtres, son père André et son grand-père Antonio dont les figures apparaissent sur la meule de fromage. «Ce sont des agriculteurs qui ont travaillé fort toute leur vie pour me transmettre le flambeau de l’agriculture», raconte-il au cours d’une entrevue à la bergerie du Chien Blanc.

Aujourd’hui, il est fier de présenter et de faire goûter son fromage à toute la population environnante. Présent dernièrement au Festival de la Gibelotte, il a reçu des commentaires fort élogieux de la part des Sorelois dont certains dégustaient pour la première fois du fromage de brebis. Plusieurs ont été surpris par son goût doux et crémeux. «Ce fromage est idéal pour les gens qui ont des intolérances au lactose ou aux produits laitiers», indique-il.

On sent l’émotion dans sa voix quand Pierre Péloquin parle des raisons qui l’ont poussé à se lancer en agriculture, il y a seulement trois ans. En 2010, il était encore un travailleur de la construction qui bénéficiait de deux semaines de vacances l’été et d’une paie régulière. Il avait envie d’être son propre patron et surtout, il éprouvait le désir de suivre les traces de son paternel et de son grand-père.

«Ce fromage est le fruit de l’amitié et de l’entraide. En fait, l’Hommage appartient à tous les gens qui m’ont aidé de différentes façons», ajoute-t-il en prenant la peine d’énumérer son alliée indéfectible Ginette Emond, ses beaux-parents Germaine et Donald qui, à la retraite, consacrent un temps précieux à la bergerie du Chien Blanc.

«J’ai aussi mon bras droit, le commissaire agricole Alain Beaudin qui ne m’a jamais laissé tomber.»

Au début de son entreprise, ses tantes, des infirmières à la retraite venaient vacciner les agnelets. Ses filles Jasmine et Élie donnaient le biberon aux petites bêtes.

Plus tard, ses amis Yvon Mario et Denis Gamelin se sont dévoués sans relâche pour aider Pierre Péloquin dans ses différents travaux. Sa réussite est aussi intimement liée à Steve Boisvert et Mario Tessier de Coffrage TD. «Des gens qui croient au développement de leur région», observe-t-il.

À Sainte-Anne-de-Sorel, on retrouve à la bergerie du Chien Blanc 130 brebis qui produisent entre 30 000 et 40 000 litres de lait par année.

Produit à St-Cuthbert

L’hiver dernier, Pierre Péloquin s’est retrouvé avec un surplus de lait. Il connaissait un couple, Ghislaine et Marcel Chênevert de la Fromagerie «Il était une bergère», située à St-Cuthbert qui était prêt à transformer son lait. «C’était la solution parfaite. De plus, le fromage est en période d’affinage durant deux mois. »

Le consommateur appréciera la durée de sa conversation : il peut être conservé durant huit mois au frigo! Pour l’instant, on peut retrouver le fromage L’Hommage à la Boucherie de Sorel, située sur la rue Prince et à la Boucherie Forget à Berthierville.

Cet automne, Pierre Péloquin souhaite percer le marché des restaurateurs et des épiceries fines de la région.

Le propriétaire de la boucherie de Sorel, Louis-Jean Labrecque cuisine lui-même avec le fromage de brebis L’Hommage. Il l’apprête entre autres sur une brochette de bavette au vin. Un délice! Il a été séduit par la détermination et la ténacité de Pierre Péloquin.
«J’admire les gens comme lui qui travaillent fort et méritent de réussir», confie-t-il.

Jasmine Péloquin donne un coup de main à son père en s’occupant d’une tâche délicate : donner le biberon à une agnelle âgée de quelques jours seulement.