samedi 21 juin 2014

Début de l’auto-cueillette de fraises dans la région

Par Annie Bourque

«On «surfe» sur une vague où les gens sont préoccupés par leur alimentation et pour eux, c’est important de manger des produits locaux»- Sylvain Lavoie de la Ferme Jean-Yves Gamelin

Dans la région, l’auto-cueillette de fraises a commencé ce week-end. Déjà certains producteurs comme la Ferme Jean-Yves Gamelin de Pierreville a pris une longueur d’avance en ouvrant ses portes au public, le 15 juin.

Tous les ingrédients semblent réunis pour une belle saison. L’an passé, les agriculteurs ont enregistré 70 millimètres de pluie durant 21 jours. Cette année, il est tombé 70 millimètres de pluie en trois jours, soit les 12, 13 et 14 juin.

La pluie abondante n’affecte cependant pas le rendement. «Nos plants sont situés sur des buttes qui permettent à l’eau de s’écouler rapidement», explique Sylvain Lavoie, propriétaire de l’entreprise.

«La production est davantage affectée par un gel et cette année, il n’y en a pas eu», ajoute-t-il en montrant son champs de fraises.

De plus, cet hiver, la neige abondante a joué en faveur des producteurs. La neige est un bon isolant et permet par le fait même de protéger les plants de fraises.

En agriculture, il faut faire preuve d’ingéniosité. «Notre avance provient du fait que je place une couverture flottante qui permet de garder la chaleur durant la nuit sur les plants destinés à l’auto-cueillette», ajoute-t-il.

À cette période-ci, le public pourra cueillir la fraise de type «Cleary» qui est très bonne pour les confitures. À partir du 1er juillet, la «Jewell », qui signifie bijou en français sera mûre pour l’auto-cueillette. La fraise, on l’imagine, est plus sucrée et plus grosse.

Très économique

Ouvert dès 8 heures jusqu’à 20 heures durant la semaine, les gens sont accueillis par une jeune fille qui leur présente un champ gorgé de fruits. Il est beaucoup plus économique de cueillir soi-même les fraises. Un panier de 3 litres coûte 5 $ à l’auto-cueillette alors qu’à l’épicerie, le prix est facilement le double.

Durant la période estivale, la famille Gamelin embauche huit Guatémaltèques et une dizaine d’employés. Il faut entendre M. Lavoie en train de parler espagnol à ses employés. Il a appris l’espagnol grâce à Victor Hugo, professeur d’espagnol à Saint-Joseph de Sorel.

À chaque année, l’entreprise produit des fraises et framboises sur une superficie 15 hectares. Les fraises sont distribuées dans les épiceries et kiosques de la région dont celui situé à côté de la Boucherie Joyal, non loin de la rôtisserie Saint-Hubert.

Des fraises et légumes en serre

Sur l’immense domaine, dans les années 2000, les propriétaires ont investi 50 000 $ dans la construction de grands tunnels et dans la rénovation des serres ultra-modernes à la fine pointe de la technologie. On y cultive durant la période hivernale des fleurs, tomates et concombres.

À la fête des mères à la mi-mai, les Gamelin peuvent offrir leur production au public. En 2011, Sylvain Lavoie a eu l’idée de cultiver des fraises en serres qui prolonge la saison durant une période de six mois et ainsi de rentabiliser ainsi son entreprise.

Le producteur de 49 ans tient à innover en gardant en tête le créneau environnemental. Il a construit une serre à partir d’une ancienne structure qui était désuète. «J’utilise la technique de bio masse qui permet d’importantes économies de chauffage. Je chauffe la serre à partir de bois non valorisé qui ne sert plus.»

Son système fort ingénieux lui assure d’importantes économies de chauffage. S’il utilisait le chauffage traditionnel au mazout, sa facture s’élèverait facilement à 28 000$. En comparaison, il lui en coûte 9 000 $ en chauffant au bois.

Après l’auto-cueillette des fraises et framboises, la famille Gamelin-Lavoie a du travail jusqu’en novembre. Fin août, on y offre les nombreux légumes dont le maïs sucré et plus tard, les citrouilles.


La famille Gamelin Lavoie invite toute la population à l’autocueillette de fraises.

Une histoire de quatre générations

Dans les années 50, Étienne Gamelin s’est installé à Pierreville dans les années 50. «Il a commencé à cultiver des légumes et des fraises depuis ce temps-là», explique son fils Jean-Yves Gamelin, 75 ans, le patriarche qui accueille les clients avec le sourire.

Sa fille Nathalie a rencontré son mari Sylvain Lavoie durant ses études à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe. Ils ont eu deux enfants Véronique et Étienne intéressés à prendre la relève. D’ailleurs, Étienne a entrepris des études en horticulture légumière et fruitière à Saint-Hyacinthe.

«Nos enfants ont commencé à marcher dans les champs de fraises. Aujourd’hui, ils vendent eux-mêmes notre production au marché public de Drummondville», raconte Sylvain Lavoie.

Il se souvient que ses jeunes adoraient se faire réveiller la nuit pour accompagner leurs parents au marché. «Pour eux, c’était la fête.»

Une vague qui persiste

À l’heure actuelle, leur entreprise se distingue par leur offre de 56 variétés de légumes et de fruits. «On a choisi la diversification au lieu de vendre dans les grandes chaînes», dit M. Lavoie.

Les producteurs de fruits et légumes frais ont le vent dans les voiles. Les gourous de l’alimentation comme le Dr Richard Béliveau préconisent de manger des fruits frais dont les fraises possédant des antioxydants. «On «surfe» sur une vague où les gens sont préoccupés par leur alimentation et pour eux, c’est important de manger des produits locaux. »


Les familles adorent cueillir des fraises ensemble, une belle activité saine et surtout, on peut manger discrètement des fraises…à volonté.
 

Différence avec la fraise de la Californie ?

Les gens se demandent pourquoi la fraise du Québec coûte plus chère. La représentante du Monde Agricole a assisté à cette scène devant un kiosque de fruits et légumes situé à Sorel. Un homme a demandé le prix du contenant. «C’est beaucoup moins cher à l’épicerie», lance-t-il avant de remonter dans sa voiture.

Quelle est donc la différence entre la fraise de la Californie et celle du Québec? « La main-d’œuvre aux États-Unis coûte environ 7.25 $ de l’heure. Chez nous, j’offre le salaire minimum soit 10.50 $ de l’heure et les avantages sociaux», explique M. Lavoie.

Les Guatémaltèques et Mexicains qui travaillent dans notre région sont comblés. Dans leur pays, ils gagnent environ 20 $ par mois!

Où cueillir des fraises et framboises?
La framboise, arrive normalement vers le 10 juillet. IL est préférable de téléphoner avant.

Ferme Jean-Yves Gamelin
http://www.fermejeanyvesgamelin.com
188, Chenal Tardif à Pierreville
Tel : 450-568-2654

Ferme les Ormes
http://fermedesormes.ca
175, Chenal Tardif à Pierreville
Tel : 450-568-3709

Ferme SERSO
1345, Rang du Brûlé à Saint-Antoine-sur-Richelieu
450-787-3925
http://www.fermeserso.com/index.html

 

Bookmark and Share
 

Copyright © 2008-13
LE MONDE AGRICOLE.CA
Tous droits réservés.