mercredi 14 mai 2014
L’absence de chaleur retarde l’arrivée des
asperges
Par Annie Bourque
La saison des asperges accuse un retard de 10
jours. Nicole St-Jean a hâte de pouvoir servir ses 65 restaurateurs.
Crédit: Annie Bourque
L’ouverture de la saison des asperges est retardée
de quelques jours en raison de l’absence de chaleur. Les producteurs
d’asperges de la région s’attendent à un manque à gagner important.
«C’est au moins 10 jours de pertes au niveau financier parce qu’on
ne pourra pas récupérer le rendement perdu», explique Julien Pagé de
la Ferme Besner-Pagé située sur le rang du Bord-de-l’eau à Yamaska.
La saison, faut-il préciser, ne se prolonge jamais au-delà du 24
juin.
L’an dernier, la récolte a commencé le 5 mai. Il y a deux ans, à la
fin avril, le mercure a monté jusqu’à 25 degrés celcius et ce,
durant plusieurs jours consécutifs. Ce ne fut certes pas le cas de
ce printemps frisquet.
«D’habitude, on ouvre vers le 8 ou 9 mai, juste à temps pour la fête
des mères», indique Nicole St-Jean, la propriétaire de la Sublime
Asperge, située à Saint-Aimé qui est convaincue que ce retard
affectera inévitablement son chiffre d’affaires.
Vendredi le 9 mai, cinq clients se sont présentés sur le rang
Saint-Thomas à Saint-Aimé. Ils sont retournés bredouilles. «On
commence à peine à voir le bout des asperges», note-t-elle.
«On ne peut rien faire avec la température. On ne fabrique pas les
asperges, on les récolte.»
Trois ou quatre jours de chaleur
Mme St-Jean croit qu’il suffit d’environ trois à quatre bonnes
journées de chaleur –des températures entre 20 et 21 degrés- et elle
pourra enfin ouvrir ses portes au public.
Actuellement, les quatre travailleurs en provenance du Mexique se la
coulent douce en regardant la télévision. Le contrat avec eux est
clair. «Ils ne sont pas payés quand ils ne travaillent pas»,
précise-t-elle.
De son côté, Julien Pagé se désole aussi de pas être ouvert pour la
Fête des mères. Ses travailleurs ont hâte se mettre à l’ouvrage.
Contrairement à l’année dernière, il ne peut pas livrer ses produits
au marché public.
Le prix de l’asperge
Cette année, le prix variera entre 3 $ et 4 $ la livre, nous dit-on
de part et d’autre. Certaines personnes vont peut-être trouver ce
prix élevé comparativement à celui affiché dans les épiceries
traditionnelles. «Il ne faut surtout pas comparer notre produit avec
les magasins. Nos asperges sont cultivées dans une terre noire riche
en matière organique», illustre Mme St-Jean.
«Nos asperges sont fraîches alors que le produit importé du Mexique
ou des États-Unis date de plusieurs jours», dit de son côté Julien
Pagé. Il faut aussi vérifier le poids qui est vendu selon le nombre
de kilogrammes.
Ouverture prévue
Si le beau temps se poursuit avec des températures de plus de 20
degrés, les deux producteurs s’attendent à ouvrir leurs portes le
week-end prochain soit 17 mai. Avant de se déplacer, on conseille de
téléphoner ou de consulter le site Internet.
Ferme Sublime Asperge
www.lasublimeasperge.com et 450-788-2633
Ferme Besner-Pagé : 450 789-2778
Des prix pour nos producteurs
Lors de la 9e édition du Gala Excellence Agricole
organisé par la Société d’agriculture de Richelieu, la
Sublime Asperge a remporté le prix «Distinction» en
raison de son succès auprès des grands restaurateurs
montréalais. «J’ai 65 clients qui ont hâte que je
rapporte des asperges cultivées chez nous», mentionne
Mme St-Jean.
Prix Innovation
En 2011, le producteur de lapins et d’asperges, Julien
Pagé de la Ferme Besner-Pagé a gagné le prix Innovation
à ce Gala. Son entreprise a remporté ce prix en raison
du développement de nouvelles méthodes de travail
augmentant ainsi l’efficacité de production.
Julien Pagé aime particulièrement son travail pour la
«vision» qu’il doit avoir en tête. «J’ai implanté de
nouveaux champs d’asperges. Je ne double pas de
superficie, mais j’augmente de grosseur », précise-t-il.
Dans ce domaine, la patience est de rigueur. Entre
l’implantation et la récolte, il faut parfois attendre
entre quatre et cinq années. |
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