mercredi 07 mai 2014
Un partenariat France-Québec permet l’échange
d’idées et de connaissances
Par Annie Bourque
Depuis 2012, le Consortium Agricole d’Élite (CAE) travaille en
partenariat avec le Réseau BASE (Biodiversité, Agriculture Sol et
Environnement) qui regroupe environ 850 membres en France.
Voici le puissant système racinaire d’une
légumineuse. Crédit : Pierre-Olivier Gaucher.
«On ne travaille plus en silo. Cela signifie que nous ne sommes
plus seuls au monde sur notre radeau», illustre Pierre-Olivier
Gaucher, fondateur du Consortium Agricole d’Élite.
Les agriculteurs échangent leurs connaissances via le réseau BASE
qui rejoint par la revue TCS 14 000 abonnés. Séparés par un océan,
les Français et les Québécois se disent parfois: «si cela
fonctionne là-bas, pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas chez nous?
»
M. Gaucher donne un exemple concret. Les Français utilisent des
techniques de semi-direct comme par exemple des plantes compagnes et
des cultures associées. «Ils sèment par exemple une céréale et du
trèfle. Ils récoltent la céréale et laisse pousser le trèfle jusqu’à
la prochaine récolte.»
De leur côté, les Québécois ont fait des tests avec des plantes que
les Français n’avaient pas pensé introduire dans leur plate-forme.
Un modèle adaptable
Pierre Olivier Gaucher estime que le système de couverture végétale
est adaptable à chaque entreprise agricole. «Il faut aussi
l’implication de l’entrepreneur. De là, les trois valeurs : la
Mesure, l’Intelligence et le Partage. On doit laisser tomber nos
barrières.»
Fini l’érosion du sol
Au printemps, à la fonte des neiges, on constate que l’érosion
hydraulique est spectaculaire dans les champs au Québec. Cela
représente environ quatre tonnes de terre par hectare qui rejoignent
les cours d’eau. «Dans certains cas, on peut même perdre jusqu’à
10 tonnes à cause de la mécanisation excessive», soutient M.
Gaucher.
Avec le système de couverture végétale, le sol ressemble à une
prairie permanente qui évite ce type de problème.
«L’entreprise agricole n’aura pas le choix d’évoluer vers un
modèle plus durable et inclusif au niveau écologique, économique et
sociétal», conclut-il.
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