mardi 25 novembre 2014
La Fédération dénonce les recommandations de la
Commission Robillard
La Fédération de l’UPA de la Montérégie dénonce
fortement les recommandations de la Commission de révision
permanente des programmes, la complexité du secteur agricole ayant
manifestement échappé à son analyse. On ne peut en effet comparer
l’assurance stabilisation des revenus agricoles à une assurance
accident.
« La commission Robillard est manifestement
très peu au courant de la situation de nos entreprises agricoles, a
déclaré Christian Saint-Jacques, président de la Fédération de l’UPA
de la Montérégie. Les programmes d’aide ne doivent certainement pas
disparaître, car il s’agit d’assurer la vitalité d’un important
secteur économique. En Montérégie, l’agriculture génère 30 % des
recettes agricoles du Québec. Le gouvernement doit donc respecter le
levier économique qu’est l’agriculture et ne pas tenter de
l’étouffer. »
Rappelons que la Commission indique que les agriculteurs québécois
reçoivent un soutien plus élevé que dans les autres pays développés,
notamment en ce qui concerne les budgets actuellement dévolus à La
Financière agricole du Québec (FADQ). Or, les plus récentes données
démontrent que le soutien accordé aux agriculteurs québécois est
plus bas que celui des pays de l’OCDE.
En effet, en 2013, sur 100 $ de recettes monétaires, les
agriculteurs québécois ont reçu 6,60 $. Ce chiffre s’élève à 12 $
(plus du double) pour la moyenne des pays de l’OCDE (34 pays
représentant 80 % de l'économie agricole) et dépasse les 30 $ pour
des pays comme la Norvège, le Japon et la Suisse. Le soutien
québécois est même plus bas que celui des États-Unis, qui dépasse
les 7 $!
Compte tenu des risques élevés (climat, maladies, volatilité des
prix, etc.) et pour des raisons de développement économique et de
sécurité alimentaire, tous les pays développés apportent un soutien
à leur agriculture. Le secteur agricole, en raison de tous ces
risques, est très complexe et cette réalité n’a pas été prise en
compte par la Commission.
La volatilité des prix et des marchés, les risques climatiques et
les maladies sont inhérents au secteur agricole, et ce, partout dans
le monde. En contrepartie, l'agriculture joue un rôle économique de
premier plan dans le développement du Québec et de ses régions. En
2013, l’agriculture et la transformation alimentaire ont en effet
généré près de 200 000 emplois, soit 1 emploi sur 20 au Québec.
Elles ont engendré plus de 17 G$ de PIB, représentant 5,9 % du PIB
québécois. Elles ont aussi apporté plus de 4,5 G$ aux revenus des
divers paliers de gouvernement.
Pour la fédération, il importe que l’exercice actuel
d’assainissement des finances publiques ne s’attarde pas uniquement
aux dépenses, mais également aux revenus. L’analyse de la Commission
Robillard est de courte vue et ne représente qu’un simple exercice
comptable.
Le message qu’elle lance ce matin nuit au secteur agroalimentaire et
compromet de façon importante la relance économique au Québec.
D’autant plus que le gouvernement du Québec, plus tôt cette année, a
mis en place un comité d’experts visant spécifiquement à revoir
l’ensemble des programmes de la FADQ, comité auquel le monde
agricole participe activement. Des recommandations sont d’ailleurs
prévues au cours des prochains jours, après des mois de recherche et
de travail.
Le gouvernement du Québec, et plus particulièrement le ministre
Pierre Paradis, doit rapidement rectifier le tir. L’insécurité que
créent de telles recommandations pourrait avoir des impacts
désastreux sur les décisions d’investissement des producteurs
agricoles. Il serait irresponsable de jouer ainsi avec l’économie du
secteur et des régions du Québec. La fédération s’attend donc à une
clarification de la position du ministre Paradis à cet égard.
Fédération de l’UPA de la Montérégie |