samedi 22 août 2015
Diane
Desrosiers, productrice de soya
et de maïs
Toujours la même passion pour le
métier d’agricultrice
Par Annie Bourque
Depuis 49 ans, Diane
Cartier-Desrosiers travaille
avec la même passion et
détermination. Sur sa ferme à
Saint-Aimé, elle cultive du soya
qui est exporté en Chine et au
Japon. Son maïs permettra de
nourrir les animaux des fermes
des environs.
À un âge où plusieurs
prennent leur retraite, Diane
Desrosiers continue de conduire
cet immense tracteur. «Tant que
j’aurai la santé»,
confie-t-elle.
Dans sa cuisine immaculée, Diane
replonge dans ses souvenirs.
«J’ai commencé à l’âge de 7 ans
à tirer les vaches et j’ai
toujours aimé ça»,
raconte-t-elle.
Plus tard, elle rencontre Armand
Desrosiers qui est le
propriétaire d’une ferme
laitière sur le rang
Saint-Thomas. En 1966, elle
épouse son bel Armand. Leur
union donnera naissance à
Patrick, Nathalie, Isabelle et
Nicolas.
À l’époque, les garderies
n’existaient pas. «J’ai toujours
emmené mes enfants partout avec
moi. Je me souviens qu’ils
s’endormaient souvent en
carrosse au bout du champ.»
Sur la ferme, elle cumule
plusieurs métiers : infirmière,
peintre, couturière, jardinière.
La nuit, elle se réveille
souvent pour aider une bête
pendant son vêlage.
Diane Desrosiers poursuit
l’œuvre de son mari Armand qui
adorait cultiver son jardin à
cette période de l’année.
La traite chez les voisins
Au début des années 2000, Armand
décide de vendre le troupeau de
38 vaches. Une décision
difficile pour elle. Peu de
temps après, ses voisins, Gilles
et Marie Pelletier lui ouvrent
les portes de leur étable.
Pendant plusieurs années, elle
fera la traite de leurs vaches.
Un travail qui lui procure un
réel bonheur. «En agriculture,
dit-elle, c’est important de
compter sur de bons voisins. »
Durant ce temps, le couple se
spécialise dans la culture de
soya destiné à la consommation
humaine. Le soya est acheté par
une entreprise de Sainte-Pie qui
l’exporte sur le continent
asiatique. Aujourd’hui, cet
aliment est de plus en plus
prisé chez les consommateurs qui
sont à l’affût d’aliments santé
comme le lait ou les céréales de
soya. En le consommant
régulièrement, il semble qu’on
évite la prise de poids. Le soya
préviendrait aussi le cancer de
la prostate chez les hommes et
aide les femmes lors de leur
ménopause.
Deux grosses épreuves
Un mois avant la fin de l’été
2003, un dimanche matin, un
policier sonne à la porte de
leur résidence. Cette image
restera gravée à jamais dans la
mémoire de Diane. Cette nuit-là,
son fils de 21 ans, Nicolas
n’est pas rentré à la maison. À
quelques mètres de son domicile,
le jeune homme a eu un
malheureux accident. Ce drame
bouleverse toute la famille.
Puis sept ans plus tard, en
2010, son mari Armand décède à
son tour des suites d’une
maladie. À l'époque, Diane
reçoit plusieurs propositions de
gens intéressés par l’achat de
la ferme. «Pas question», se
dit-elle.
Un jour à la fois
Peu de temps après, Diane doit
labourer la terre pour la
première fois de sa vie. Ce
travail a toujours été accompli
par Armand. «J’ai prié en lui
demandant son aide»,
confie-t-elle.
À la fin de la journée, quelle
fierté pour elle d’avoir
surmonté ce défi. Depuis cinq
ans, elle monte sur de gros
tracteurs. Ses trois enfants,
Patrick, Nathalie et Isabelle
lui donnent toujours un précieux
coup de main. Certains matins,
ce n’est pas toujours facile.
Elle garde toujours en tête sa
phrase fétiche: «Un jour à la
fois.»
Cette cuisinière hors pair se
détend en confectionnant des
desserts dont son fameux pouding
au chômeur, des pixelles
(biscuits d’origine italienne)
ou son fameux gâteau aux
asperges. Son but aujourd’hui ?
«De continuer à travailler
longtemps sur la ferme tant que
ma santé me le permettra.»
Un jour, Diane espère léguer la
ferme à ses trois enfants.
Eux-mêmes hériteront de beaucoup
plus. Au contact de leur mère,
ils ont acquis des valeurs
inestimables comme la
force de caractère, son
enthousiasme contagieux et le
souci d’un travail impeccable.
Cet article est rendu possible
grâce à Desjardins
|