dimanche 30 août 2015

Une belle récolte de maïs sucré cette année
Par Annie Bourque


Ce travailleur expérimenté envoie six épis à la fois.

Comment récolte-t-on le fameux blé d’inde qu’on retrouve sur nos tables en été ? À l’aube, notre journaliste s’est rendu à la Ferme Beauregard à La Présentation qui récolte annuellement des centaines de milliers d’épis sur la terre de 90 acres.

6 h 30. Vendredi matin. Le champ de maïs s’étend à perte de vue. Difficile d’apercevoir des cueilleurs d’épis à travers les hautes branches qui mesurent plus de 6 pieds (1, 8 mètres) de hauteur.

À bord d’un VTT (véhicule tout terrain), Antoine Drouin, 16 ans, me conduit à travers le rang. Avec son walkie-talkie, dans une main, il parle au propriétaire Michel Beauregard qui lui indique l’endroit exact où il se trouve.

Puis, en quelques secondes, je me trouve en plein cœur de l’action. Je suis assise dans la charrette tirée par le tracteur conduit par M. Beauregard.

-Faites attention à la dame, demande-t-il aux cinq employés qui marchent à pied. Le tracteur avance au rythme de leurs pas. Certains travailleurs attrapent dans leurs mains environ quatre épis. D’autres, plus expérimentés en cueillent six ou sept en même temps.
Tous les lancent dans la brouette qui se remplit peu à peu.

En une demi-heure, les cinq hommes cueillent environ 100 poches de blé d’inde ou autrement dit : 6000 épis! De son poste, sur le tracteur, M. Beauregard peut voir si un épi a été grugé par un raton-laveur. Un phénomène qui survient surtout au début de la saison. «Au moment de choisir vos épis, vérifiez bien la couleur du poil, s’il est blanc, c’est qu’il n’est pas assez mûr. Les poils bruns, cela veut dire qu’ils sont parfaits.»


À l’avant-plan, Antoine Drouin, 16 ans, employé de la Ferme Beauregard et le propriétaire Michel Beauregard parlent d’une excellente récolte, cette année.

Un travail exigeant

Depuis le 8 juillet, environ sept employés travaillent dès 6 heures le matin à la cueillette des épis. Ils seront fidèles au poste jusqu’en septembre. «Cette année, avec la pluie et le beau temps, nous avons une belle récolte», raconte Michel Beauregard.

L’homme dort peu la nuit. Il se lève vers 2 heures le matin pour se rendre au Marché central à Montréal. Sur place, il achète les petits fruits et légumes qui se retrouveront dans ses deux kiosques de Sorel et un autre à Saint-Thomas d’Aquin. Il revient à temps vers 6 heures pour aider à la récolte.

Le plus populaire

Le blé d’inde deux couleurs est le préféré du public. «Pour 100 poches d’épis deux couleurs, on va récolter 15 poches de maïs jaune.»

À cette période-ci de l’année, le public va manger le blé d’inde qui s’appelle «Allure» et le «Mauthauk». Il est tendre, savoureux et sucré. «On a aussi le Caméo, Christine (très bon vendeur) et Providence » énumère M. Beauregard.

Vers 7 h, les travailleurs placent les épis dans une poche qui contient chacune cinq douzaines. Vers 8 h30, un camion chargé d’épis partira vers Sorel et aussi vers Saint-Thomas d’Aquin. Environ 150 poches seront distribuées dans chacun des kiosques. Le blé d’inde invendu se retrouvera dans des organismes de la région qui donnent de l’aide alimentaire aux démunis.


Un des sept travailleurs qui cueillent le maïs sucré qui se retrouvera sur nos tables.

Firme d’agronomes

Vers 8 h15, Gabriel, un employé de la firme d’agronomes Le Prisme arrive à la Ferme. Il scrute un piège tendu aux insectes. Il n’y a rien. Il se rend dans les champs pour examiner de plus près les légumes. «Je vérifie si le papillon qu’on appelle Le Pyralle vient pondre en dessous des feuilles de maïs.»

Le copropriétaire Sylvain Beauregard trouve important d’investir dans la prévention. «En engageant cette firme d’agronomes, cela nous permet de prévenir la venue d’insectes et du même coup, on épargne sur l’achat d’insecticides et d’herbicides.»

Avant de quitter, Michel me donne un judicieux conseil pour la cuisson. «Faites bouillir l’eau avant de plonger les épis. La durée ne doit pas dépasser 10 minutes. »

L’expérience est concluante. Et même, je recommande 8 minutes de cuisson si on le préfère al dente.


Cet article est rendu possible grâce à Structure d’acier DMR

 

Les débuts de la production

À l’âge de 16-17 ans, Michel et son frère Sylvain ont voulu tenter d’expérience de faire cultiver du maïs sucré. Un peu pour le plaisir et un peu…pour l’argent. Leur père André qui possédait une ferme laitière a accepté leur proposition en leur prêtant 12 acres de terre.

Aujourd’hui, 36 ans plus tard, les Beauregard produisent du mais sucré sur une grandeur de 90 acres! Une passion pour eux. «Il faut bien travailler», résume Michel.



 

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