lundi 07 décembre 2015
Gala Excellence agricole de la Société
d’agriculture de Richelieu
L’excellence a un nom : Jacques Péloquin
Par Annie Bourque
Sa mère, Thérèse Bourgeois croyait qu’il
deviendrait un religieux et peut-être même un curé. Jacques
Péloquin a emprunté un parcours bien différent en devenant un
producteur laitier de renom. Son engagement indéfectible en
agriculture est aujourd’hui récompensé par l’obtention du prix
«Excellence agricole» remis lors du récent Gala de la Société
d’agriculture de Richelieu.
Jacques Péloquin a reçu le prix Excellence agricole qui
récompense son engagement dans le monde de l’agriculture ici et
au Canada.
D’habitude et règle générale, les lauréats ignorent qu’ils vont
recevoir ce prix. L’an dernier, le récipiendaire Daniel
Brouillard, fort surpris et ému, avait glissé quelques larmes.
Cette année, les organisateurs du Gala ont convenu avec la
Famille Péloquin de prévenir M. Péloquin.
«J’ai eu une crise cardiaque l’an passé et mon médecin m’a
avisé de faire attention aux grosses émotions»,
a-t-il raconté aux convives.
Passionné de génétique
Lors de son allocution, il a salué les autres familles de la
région –les Frédette, Bourgeois-Godin–passionnées comme lui de
génétique. Son père Armand, une figure bien connue dans le monde
agricole, lui a transmis cette passion de même que la Ferme
Ste-Victoire. Dans les années 70, l’établissement compte un
troupeau de 150 bovins Ayrshire et une terre cultivable de 210
hectares.
À l’époque, les vaches de M. Péloquin remportent des trophées
lors de différentes expositions agricoles à Sorel,
Saint-Hyacinthe, Québec. Dans les années 80, deux génisses du
nom de Anita et Lassie vont obtenir le premier prix à
l’Exposition de Toronto.
Renommée internationale
Ses génisses sont propulsées au plan international. L’une
d’entre elles a même obtenu une distinction à l’Exposition de
Madison, l’équivalent de la cérémonie des Oscars pour les
producteurs laitiers du monde entier. La renommée de ses bêtes
se traduit par des ventes en Afrique du Sud et en France.
Innovateur
Dans les années 80, M. Péloquin expérimente un nouveau procédé
dans l’alimentation des vaches soit le RTM (Ration Totale
Mélangée). Il s’agit d’un mélange de grains et de fourrage
donnés aux bêtes. En 1983, il donnera une conférence sur le
sujet devant plus 1400 producteurs laitiers rassemblés à
Montréal.
À 36 ans, il devient le plus jeune juge à évaluer des vaches
lors de la Royal Winter Fair à Toronto. La princesse Anne va
même lui serrer la main!
Congrès national
En 1994, M. Péloquin est élu président de l’Association
nationale des éleveurs Ayrshire qui compte plus de 500 membres à
travers le pays.
Un an plus tard, le congrès de l’Association se tiendra ici même
dans la ville de Sorel.
Au début des années 2000, M. Péloquin doit se résoudre à vendre
son troupeau afin d’acheter les actions de son frère Jean. En
entrevue, il évite le sujet. La journaliste lui épargne les
questions indiscrètes ressentant la douleur de son
interlocuteur.
Deux ans plus tard, M. Péloquin décide de lancer dans l’élevage
de veaux de grains. Avec sa fougue habituelle, il débute la
construction d’une nouvelle étable.
Acquisition majeure
En 2010, M. Péloquin acquiert la ferme des frères Beauregard à
Sainte-Victoire qui triplera ainsi la superficie de ses terres
agricoles.
Son fils Renaud a alors 25 ans. Il vient d’obtenir un
baccalauréat en agro-économie à l’Université Laval. Il est prêt
à prendre la relève. Sa sœur Maude, comptable professionnelle de
profession décide de le joindre l’entreprise en 2015.
M. Péloquin tient à leur laisser une entière liberté. Avec sa
femme Michèle, son indéfectible alliée, il espère prendre une
retraite bien méritée.
Cet article est rendu possible grâce à la Chambre
de Développement Agricole de Pierre-De Saurel
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