jeudi 02 juillet 2015

La ferme Champignons Advitam est à vendre
Second début pour Marie-Claude Héroux
Par Annie Bourque
 

«Être entrepreneur, c’est oser vivre les choses en dehors du modèle et faire son destin»- Alain Beaudin, commissaire agricole, Société d’agriculture de Richelieu


 


Marie-Claude Héroux, photographiée en 2013 dans l’ancienne salle de production des Champignons Advitam.

Durant sept ans, à tous les jours, Marie-Claude Héroux a cru en son projet et en son entreprise. En novembre dernier, elle prend une décision capitale: celle de vendre les équipements et la ferme Les Champignons Advitam située à Saint-Ours.

À l’époque, elle vit tous les symptômes d’un burn out. Durant ses nombreuses nuits d’insomnie, elle imagine des plans pour relancer l’entreprise. La précarité financière de l’entreprise lui cause de nombreux soucis.

«J’étais toujours en mode développement et recherche de solutions. À un moment donné, je me suis dit: c’est ma «business» ou c’est ma famille», raconte-t-elle lors d’une entrevue au Monde agricole.

Un choix qui est devenue une question de survie. Un mois avant les fêtes, la production de champignons cesse. Deux employés et elle-même se retrouvent sans emploi.


 
«Si tu n’es pas satisfaite de ta vie, prends les moyens pour changer les choses»-Danièle Henkell


Pause et recul

Six mois plus tard, la jeune femme accepte de parler de son expérience. Elle a pris une pause bénéfique et surtout un précieux recul. Aujourd’hui, elle affronte avec sérénité la réaction de ses clients qui étaient friands de ses champignons frais et de ses potages de pleurotes. «Bien sûr, les gens sont déçus, mais ils sont respectueux de ma décision.»

Auparavant, elle a pris le temps de bien réfléchir. Une phrase de la Dragonne et femme d’affaires émérite Danièle Henkell l’a influencée. «La vie que tu as, c’est toi qui l’a choisie. Si tu n’es pas satisfaite, prends les moyens pour changer les choses», a dit Mme Henkell, lors d’une conférence à laquelle assistait Marie-Claude.

Expérience de vie


Marie-Claude parle innovation

Le commissaire agricole de la Société d’agriculture de Richelieu, Alain Beaudin l’a aussi soutenue dans cette épreuve. «Je lui ai posé la question =: es-tu bien sûre que c’est ce que tu veux?»

M. Beaudin lui a dit une parole qui l’a grandement encouragée. «Sois fière de ce que tu as accompli. Tu n’as pas raté ton coup. Tu es allée chercher une expérience de vie et ça, personne ne peut l’enlever.»

En entrevue, M. Beaudin a ajouté : «Être entrepreneur, c’est oser vivre les choses en dehors du modèle et faire son destin, et Marie-Claude a l’étoffe et la graine de gagnant.»

Consultante

Durant une certaine période, l’entreprise a produit 100 kilos de champignons par semaine soit 5000 kilos par année. Au fil des ans, l’entreprise a développé des liens avec le monde universitaire afin de percer le créneau biotechnologie. Une expérience inestimable.

«Je veux m’établir comme consultante et aider les entreprises qui ont une approche bioalimentaire», affirme Marie-Claude qui a l’intention d’offrir ses conseils, trucs et astuces à ceux qui veulent ouvrir une champignonnière.

«Je pourrai leur dire quelles erreurs éviter et ainsi transférer une partie de mes connaissances», conclut-elle.

Statistiques sur la survie des entreprises

-La production de l’entreprise Les Champignons Advitam a démarré en 2008. Le nom Advitam provient de l’expression latine «jusqu’à la fin des temps », «à jamais» ou «pour l’éternité».

-Au Québec, seulement 33,7% des nouvelles entreprises dépassent le cap des cinq ans d'existence. Source : Rapport sur la survie des entreprises du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation publié en 2008.

-Environ 85 % des entreprises qui font leur apparition sur le marché survivent durant une année entière, 70 % survivent pendant deux ans et 51 % sont encore en activité après cinq ans. Source : Industrie Canada



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