jeudi 15 octobre 2015

Producteur d’un troupeau de 50 vaches Holstein
«On n’a pas le choix d’être performant» -Pierre-Olivier Plasse
Par Annie Bourque


Le Monde agricole a tenu à rencontrer un jeune producteur de lait de la région pour nous parler de sa réalité quotidienne et de ses motivations à l’heure où un accord vient tout juste d’être scellé avec les 12 pays du Partenariat transpacifique (PTP).


En agriculture, Pierre-Olivier Plasse tient à trouver des solutions aux problèmes auxquels il est confronté comme la chute du prix du lait. Crédit : Annie Bourque

À 24 ans, Pierre-Olivier Plasse possède un troupeau de 50 bêtes dont 24 vaches en lactation. «Au Québec, la moyenne des fermes compte un cheptel de 60 vaches environ», explique-t-il au Monde Agricole, lors d’une entrevue chez lui à sa ferme de Saint-Robert qui surplombe un immense champ qui s’étend à perte de vue.

Trois de ses vaches Holstein s’approchent pour manger dehors. Chacune est nourrie grâce à de l’ensilage de foin et de maïs. À l’intérieur de la ferme, on aperçoit un veau né, il y a à peine quelques jours.

Son quotidien

Dès quatre heures le matin, Pierre-Olivier se lève pour préparer la première traite de la journée. Une seule vache, précise-t-il, fournit entre 50 et 60 litres de lait par jour. Annuellement, les 22 vaches en lactation produisent 247 000 litres de lait.

«Toute ma production de lait est destinée à la laiterie Chalifoux», indique Pierre-Olivier.

Coïncidence, au même moment de la séance de photos avec sa conjointe Josiane Clermont, 23 ans et leur petit bébé, Florence, née en août dernier, un camion à l’effigie de Chalifoux arrive dans leur cour.


Pierre-Olivier travaille avec sa conjointe Josiane Clermont, une ancienne éducatrice en garderie qui vient de donner naissance à Florence. En arrière, le camion de Chalifoux qui vient chercher la production de lait. Crédit : Annie Bourque

Baisse de prix

En ce moment, les défis sont énormes pour un producteur laitier. D’abord, il fait face à une baisse du prix du lait qui a chuté à 0.69 $ du litre. En comparaison, en juin 2014, il obtenait 0.81 $ du litre.

«Pour moi, cela représente une perte nette de 2000 $ par mois ou 24 000$ par année», dit-il.

En mars dernier, Pierre-Olivier a décidé de compenser cette perte financière en augmentant à trois le nombre de traites par jour, c’est-à-dire vers 4 h, 13 h et 19 h30, en début de soirée. Résultat? «Notre production a augmenté de 18 %.»


Ces vaches sont nourries par du grain de qualité et des foins qui ont été récoltés sur la terre de la Ferme Berlo Holstein. Crédit : Annie Bourque

La gestion de l’offre

Pierre-Olivier est favorable à l’établissement de quotas et de la gestion de l’offre qui protège les producteurs laitiers. «Notre fédération s’occupe de la mise en marché de notre produit. Ce système de quotas nous garantit une paye à toutes les deux semaines. »

«Je ne me vois pas me battre pour vendre mon lait. Déjà, je travaille entre 70 et 80 heures par semaine», ajoute-t-il.

Au moment d’écrire ces lignes, un accord venait d’être adopté par les 12 pays du Partenariat transpacifique. Il a été toutefois impossible de joindre Pierre-Olivier pour obtenir ses commentaires.


 

Lexique agricole

-Vache en lactation : Cette période commence à la mise bas et dure 305 jours (10 mois) en moyenne chez la vache laitière ). La production est à son maximum après le vêlage (ou mise à bas).

Vache en tarissement ou tarie : Entre les deux lactations, les vaches ont une interruption d’environ six semaines.

-Vêlage : Mise à bas de la vache qui donne naissance à un veau. Une fois par année.

-Record du prix le plus bas du lait : 0.68 $ en 2012.

-La production agricole représente 7 % du PIB de la province.

-L’agriculture : 7 % du PIB au Québec.

-L’industrie des œufs de consommation : Elle représente plus de de 1,4 milliard de dollars à l’économie canadienne et donne du travail à près de 16 800 personnes.

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