jeudi 28 juillet 2016
Près de 4500 producteurs agricoles exigent
l'accès à des programmes de sécurité du revenu adaptés
LE 27 JUILLET 2016 – Réunis en conférence de
presse aujourd’hui sur le site de l’Exposition agricole de
Saint-Hyacinthe, plusieurs producteurs agricoles de la
Montérégie ont déposé au gouvernement une pétition forte de 4350
signataires. Ces derniers exigent du gouvernement la mise en
place d’un véritable filet de sécurité du revenu afin d’assurer
la pérennité de l’agriculture au Québec. Cette pétition avait
été lancée en mars dernier à l’instigation d’un producteur de la
Montérégie, Alain Laflamme.
« Aujourd’hui, nous déposons cette pétition au gouvernement afin
qu’il nous donne de vrais outils pour assurer un revenu décent à
tous les producteurs, et ce, quel que soit leur secteur de
production, a mentionné Alain Laflamme, éleveur de porcs de
Saint-Simon. La récente décision de La Financière agricole du
Québec (FADQ) d’abolir l’assurance stabilisation des revenus
agricoles (ASRA) dans les secteurs du soya, du maïs et des
pommes de terre signifie que ces producteurs devront désormais
assumer une grande partie des risques associés à la volatilité
des marchés. Ce n’est pas ce que nous voulons. Il est primordial
que tous les producteurs aient accès à un programme de sécurité
du revenu. »
De son côté, le président de la Fédération de l’UPA de la
Montérégie, Christian St-Jacques, a rappelé qu’il faut stimuler
les investissements dans les entreprises agricoles et s’assurer
que les jeunes de la relève puissent réaliser leurs aspirations
avec un programme qui reflète leurs besoins. « Il est essentiel
que le gouvernement mette en place un programme d’appui au
développement des entreprises agricoles, a expliqué M.
St-Jacques. Le gouvernement se doit d’appuyer le développement
économique de tous les secteurs, l’agriculture comprise. » M.
St-Jacques a également ajouté que la Montérégie compte 25 % des
producteurs agricoles du Québec et que l’agriculture
montérégienne génère 30 % des recettes agricoles du Québec qui
s’élevaient à 8 G$ en 2014 (MAPAQ). « L’agriculture est une
force économique dans notre région et il ne faudrait surtout pas
qu’elle n’ait plus accès à des leviers financiers, a fait valoir
M. St-Jacques. Cela serait catastrophique! »
La décision de la FADQ a été prise sans aucune évaluation
d’impact et sans prendre en considération les conséquences pour
les producteurs, la relève et le transfert des entreprises aux
générations futures. L’UPA avait pourtant proposé une
cohabitation des deux programmes qui auraient à la fois maintenu
un filet de sécurité pour les entreprises et soutenu les
investissements.
Le président général de l’UPA, Marcel Groleau, déplore l'absence
d'une réelle politique agroalimentaire. « Le gouvernement prend
ses décisions à la pièce sans évaluer les conséquences à moyen
et long terme que ce soit pour les régions ou la relève
agricole. L'abolition de l’ASRA pour le maïs, le soya et les
pommes de terre en est une démonstration éloquente. Le
gouvernement se désengage de la gestion des risques en
agriculture », a déclaré M. Groleau, soulignant que les
producteurs attendent depuis plus de deux ans un programme pour
stimuler les investissements en agriculture. Les exigences
agroenvironnementales et en bien-être animal requièrent des
investissements importants. Plutôt que d'accompagner le secteur
agricole, le gouvernement se retire des programmes de sécurité
du revenu.
« Les conditions favorables sur les marchés du maïs et du soya
ces dernières années sont circonstancielles. En agriculture,
l'équilibre entre l’offre et la demande est difficile à
maintenir. Les producteurs sont exposés à de gros risques, car
les prix sur les marchés peuvent varier énormément. L’ASRA
existe pour couvrir ce type de risques lorsque les prix tombent.
Abolir l’ASRA n'est pas une bonne décision pour les entreprises
agricoles », a expliqué M. Groleau, précisant que la situation
des marchés pourrait changer rapidement, surtout dans le maïs en
raison des stocks canadiens élevés et de la récolte à venir. Nos
producteurs pourraient donc éventuellement connaître une baisse
des prix et seraient démunis si elle perdure.
Fédération de l’UPA de la Montérégie |