mardi 22 mars 2016
Investissement d’un demi-million aux Serres
Pierre-Luc Villiard
Par Annie Bourque - Collaboration spéciale
Pierre-Luc Villiard en compagnie de sa sœur
Isabelle devant la machine qui permet d’empoter les plants plus
rapidement.
SAINT-AIME – L’arrivée du printemps est
synonyme d’un important projet d’expansion pour l'entreprise Les
Serres Pierre-Luc Villiard. Ce projet entreprit depuis l'automne
2015, vise à augmenter la superficie de production et se doter
d'un nouveau bâtiment afin d'y héberger de l'équipement pour
l'empotage et ce, à sa 11e année d’existence. Rencontre avec
l’horticulteur de Saint-Aimé qui explique sa vision
d’entrepreneur.
« Cet investissement, dit-Pierre-Luc,
va à l’encontre des statistiques québécoises. »
De 2006 à 2015, selon les données recueillies par la firme CROP-MARCON,
le marché des ventes horticoles tels que les arbres, arbustes,
vivaces et annuelles, affiche une diminution moyenne à la baisse
de 18 %. Les raisons sont imputables à un manque de temps et
d’argent chez les consommateurs, selon un sondage Omnibus
effectué pour la Table de l’horticulture ornementale.
Une nouvelle vague
En entrevue au Monde Agricole, Pierre-Luc Villiard est convaincu
de l’imminence d’une nouvelle tendance.
« Je sens qu’une vague s’en vient. On revient de plus en plus
au jardinage dans un esprit de divertissement et pour le
plaisir. »
La montée des prix des fruits et légumes incite les gens à
cultiver eux-mêmes leur potager. «
Plusieurs ont envie de se mettre les mains dans la terre. On
fait des essais et erreurs en plantant nos tomates par exemple à
tel endroit une année et l’année d’après, on se rend compte
qu’elles seront mieux dans un autre coin. »
Nouvelle bâtisse (phase 1)
Sur place, à Saint-Aimé, le visiteur aperçoit un nouveau
bâtiment de deux étages (60 X 40 pieds) qui vient d’être
construit. Sur le premier pallié, on entre dans un entrepôt où
s’accumule un amoncellement de terreau de culture et du compost.
On sent une odeur de végétation.
« Dorénavant, la terre est entreposée
dans un endroit chauffé et isolé. Cela fait toute une
différence. Quand on arrivait au printemps faire les semis, la
terre était presque gelée », explique Pierre-Luc.
Puis, non loin de là, on emprunte un escalier qui mène à une
grande pièce, entourée de fenêtres, surnommée
«la salle de contrôle. »
« Ici, j’ai ma table à dessin, un
bureau pour la comptabilité et aussi une salle de conférence.
Regardez la vue sur les serres et le stationnement »,
montre Pierre-Luc, visiblement fier de cette pièce lumineuse.
Augmentation de productivité
Dans son projet d’agrandissement, Pierre-Luc Villiard s’est doté
d’un système informatique à la fine pointe de la technologie. Il
a aussi acquis des convoyeurs qui sont reliée à l’empoteuse.
« Avant tout les contenants étaient
rempli à la main ! »
Dorénavant, une machine dépose la terre dans une série de pots.
Toutes les opérations se font de façon mécanique. À la fin, un
balai enlève l’excédent de terre. Par la suite, les plantules
sont repiquées et on appose l’étiquette portant le nom de la
plante.
« C’est davantage un travail à la
chaîne qui permet de maximiser la production »,
explique-t-il.
Aucun apport financier
L’entrepreneur, avec l’aide du commissaire agricole Alain
Beaudin a multiplié les démarches pour trouver du financement
chez différents paliers de gouvernement. En vain.
« Les coffres sont vides. Il n’y a pas
de programme pour aider les gens comme moi qui veulent investir
», commente-t-il.
De son côté, Alain Beaudin explique…..
« La difficulté des outils de financement d’aujourd’hui c’est
leurs adaptabilités et flexibilités face aux projets comme Les
Serres Pierre-Luc Villiard. Excellent projet, un entrepreneur
intelligent et allumé, une vision du futur innovante et une
entreprise d’envergure qui a démontré son savoir-faire au cours
des dix dernières années. Le soutien financier d’aujourd’hui est
conçu pour une implantation et démarrage point à la ligne avec
une rigidité du cadre de soutien qui n’offre aucune place à
l’innovation. Le soutien à l’expansion et l’innovation est
déficient. Des outils mis en place depuis plusieurs années et
dont la maturation à mal été réfléchi et réalisé. Imaginé vous,
vous servirent d’un outil de 25 ans d’usure avec des défis de
productivités d’aujourd’hui. C’est impensable quand on y pense,
mais tout là-haut dans ces grandes tours ou les grands penseurs
sont réunis tout semble d’une grande cohérence et logique.»
Pierre-Luc Villliard
Cet article est rendu possible grâce à Richardson
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