lundi 01 mai 2017
Martine
Bourgeois de la Ferme St-Ours
nommée
« Agricultrice de l’année dans
Montérégie Est »
De gauche à droite, Thérèse
Choinière, honorée pour son
rayonnement, Martine Bourgeois
de la ferme St-Ours,
agricultrice de l’année dans
Montérégie-Est et Diane Viau qui
a reçu une mention spéciale
agricultrice de cœur. Photo :
Courtoisie
Dimanche dernier, Martine
Bourgeois, vice-présidente de la
Ferme St-Ours a été élue
agricultrice de l’année pour la
région de la Montérégie-Est lors
d’un gala organisé par l’UPA.
Portrait d’une femme enracinée
qui, rêvait à 14 ans, de prendre
la relève sur la ferme
familiale.
À 18 ans, elle entreprend des
études en agronomie et obtient
un baccalauréat en sciences de
l’agriculture et de
l’alimentation, option
zootechnie.
Déjà, à l’époque, elle trouve
important de sortir de sa zone
de confort.
« J’ai
suivi mon cours en anglais (au
Campus MacDonald de l’Université
McGill à
Sainte-Anne-de-Bellevue). Les
premières journées n’ont pas été
faciles, mais quand on est
jeune, on est semblable à une
éponge »,
raconte-t-elle au Monde
Agricole.
Entrepreneure
En 1993, ses parents Marcel et
Solange décident de confier la
ferme à leurs enfants, Chantal,
comptable agréé et sa sœur
Martine, son conjoint Serge
Lefebvre, tous deux agronomes de
métier. La ferme laitière amorce
un virage majeur en se lançant
dans l’élevage de poules. Les
jeunes gens commencent avec un
quota de 20 000 poules brunes
dans l’ancienne étable
réaménagée en poulailler.
Aujourd’hui, la Ferme Saint-Ours
compte 180 000 poules en
production sur différents sites
de production (St-Ours,
St-Charles sur Richelieu,
St-Hugues et Ange Gardien).
Ce nombre inclut 60,000 poules
en mode biologique. De
plus, deux lots de 5000 poules
Heirloom Ameraucana produisent
des œufs à coquille de couleur
verte.
La performance en production
avicole de l’entreprise a été
soulignée en 2010. Les trois
copropriétaires ont reçu la
médaille d’or de l’Ordre
national du mérite agricole, la
plus haute distinction en
agriculture au Québec.
Son rôle à la ferme
Grâce à sa formation en
production animale, Martine
s’occupe de l’alimentation et la
nutrition des poulettes de
remplacement et des poules
pondeuses ainsi que du
développement d’aliments
spécifiques pour des œufs de
spécialité.
En 2010, la ferme a ouvert une
boutique permettant la vente
d’œufs et produits d’érable
biologiques et de l’huile de
tournesol biologique.
« Ce
contact avec les consommateurs
est important et on aime les
informer sur l’agriculture
d’aujourd’hui »,
croit-elle.
Pionnière
Après ses études, Martine
travaille pour l’entreprise Shur-gain
où elle gravit les échelons. En
1988, elle devient conseillère
en nutrition et développement
avicole pour la division du
Québec.
Les promotions se
succèdent
Aujourd’hui, elle occupe le
poste de directrice, Transfert
Technologique Production
avicole, au CAS AN Nutreco
Canada. (Le CAS AN signifie
Centre d’application et de
solution de l’Amérique du Nord).
Ce poste l’emmène à voyager au
Canada, au Mexique, en Europe. À
56 ans, Martine Bourgeois a
commencé à apprendre l’espagnol.
«
J’aime les relations humaines,
dit-elle, c’est important pour
moi de parler aux gens dans leur
langue. »
La relève
Avec son conjoint Serge
Lefebvre, Martine a la chance de
compter sur une belle famille de
quatre enfants, Sébastien,
Marie-Pier, Gabrielle et David
et six petits-enfants. Cet
équilibre boulot-famille est
essentiel.
« On s’est donné des outils
pour que cela fonctionne.
D’abord, on tente de trouver du
temps en couple et en famille. À
chaque jour, on prend au moins
un repas ensemble. »
Ces échanges sont précieux tout
comme la transmission de
connaissances qu’elle offre à
ses collègues et aux autres
producteurs.
Déjà, c’est le temps de penser
au transfert d’entreprise à la
7e génération. Sa fille
Marie-Pier et son fils David ont
manifesté le désir de prendre la
relève. Ses enfants ont devant
eux un modèle d’agricultrice qui
a parcours et des valeurs de vie
inspirantes.
Les leçons d’une
vie
Comment Martine Bourgeois est-elle parvenue à tout
concilier comme agronome, son travail à la Ferme
St-Ours tout en s’occupant d’une famille de quatre
enfants ? Voici ses principes l’ont toujours guidée.
1) Il faut oser sortir de notre zone de confort.
« Ma mère Solange nous a
toujours poussés à étudier, à suivre une formation.
»
2) Développer son réseau. De s’entourer de personnes
qui nous influencent positivement soit dans
l’apprentissage de connaissances ou dans son
développement personnel.
3) Ne pas mettre ses œufs dans le même panier. Cela
signifie de trouver un équilibre entre sa vie
professionnelle, son implication sociale et la vie
de maman avec ses quatre enfants.
4) Suivre les valeurs transmises par ses parents
Solange et Marcel et grands-parents Ernest et
Marguerite : écoute, travail bien fait et poursuite
de ses rêves. |
Lauréate pour
le concours provincial
Quand on lui demande sa réaction
au titre d’agricultrice de
l’année dans Montérégie-Est, *
Martine Bourgeois répond qu’elle
est surprise.
« C’est
tout un défi de représenter
toutes les femmes impliquées en
agriculture et agro-alimentaire
de la Montérégie-Est. »
Depuis 1987, ce concours a
honoré plus centaine
d’agricultrices en raison de
leur implication syndicale ou
dans la communauté. La Ferme
St-Ours est impliquée dans
plusieurs causes de la région
dont la Maison de la musique de
Sorel-Tracy.
Mme Bourgeois deviendra
finaliste au concours de
l’Agricultrice de l’année pour
le Québec, dont la proclamation
aura lieu en octobre à
l’occasion du Gala Saturne
organisé par la Fédération des
agricultrices du Québec.
On lui souhaite la meilleure des
chances.
*Le 22 avril dernier se tenait
une soirée organisée par les
membres du conseil
d’administration des
Agricultrices de la
Montérégie-Est, un syndicat de
spécialité affilié à l’Union des
producteurs agricoles. |