29 juin 2017
Pression sur les prix des fruits en raison des
stocks importants
Regina (Saskatchewan), le 29 juin 2017 – Les Canadiens se
régaleront de fruits frais produits localement cet été, alors
que les producteurs s’attendent à des résultats mitigés cet
automne pour le fruit de leur labeur.
En 2016, les fruiticulteurs du Canada et des États-Unis ont
augmenté leur production, sans nécessairement voir la demande
suivre la même tendance, ce qui a entraîné une offre
excédentaire et une diminution des prix dans de nombreux
secteurs fruitiers. Par conséquent, les économistes agricoles de
Financement agricole Canada (FAC) prédisent des perspectives
variables pour les fruiticulteurs en 2017.
« L’équilibre est fragile entre produire suffisamment de fruits
pour répondre à la demande et atteindre une offre excessive qui
exerce des pressions à la baisse sur les prix, affirme
Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef de FAC.
Heureusement, la faiblesse du dollar canadien favorise les
fruiticulteurs canadiens sur le plan de la valeur et contribuera
à atténuer l’incidence de l’offre abondante dans certains
secteurs agricoles ».
M. Gervais ajoute que ceux qui profiteront véritablement de la
situation sont les consommateurs canadiens, qui pourraient voir
diminuer le prix de certains fruits à l’épicerie, comme les
pommes.
Meilleurs prix pour les raisins de cuve
Les prix des raisins cultivés pour la vinification en Ontario et
en Colombie-Britannique ont augmenté en moyenne de 3 %,
compensant ainsi les prix moins élevés des raisins frais en
2016. Dans l’ensemble, l’industrie a connu une bonne année 2016,
la production faisant un bond de 22 % par rapport à l’année
précédente.
Les prix courants des raisins diffèrent en fonction de la
variété, de la qualité et de l’utilisation finale, mais ceux des
raisins de cuve demeurent élevés, car on prévoit une
augmentation continue de la demande en 2017.
La production accrue de canneberges compense les prix peu élevés
L’industrie de la canneberge a connu plusieurs années de faibles
prix en raison de la croissance de l'offre en Amérique du Nord.
Au Canada, la superficie consacrée à la culture des canneberges
est demeurée stable en Colombie-Britannique, mais a augmenté au
Québec au cours des cinq dernières années. Bien que les prix
soient toujours faibles, la hausse de la production et des
rendements compense cette faiblesse et stimule les recettes
monétaires agricoles.
En 2016, les recettes canadiennes tirées de la culture des
canneberges ont atteint un niveau record de 132,6 millions de
dollars, ce qui représente une augmentation inégalée de 8,8 %.
Par ailleurs, on constate une demande de plus en plus forte
visant des segments de marché spécialisés dans l'industrie de la
canneberge, entre autres, les produits biologiques. La
rentabilité dépend de la capacité des producteurs à améliorer
leur productivité.
La récolte abondante de 2016 fait chuter le prix des pommes
La production de pommes a augmenté de 14 % au Canada et de 4 %
aux États-Unis comparativement à 2015.
Selon le sommaire des stocks mensuels de pommes canadiennes
entreposées d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, les stocks
de pommes sont 98 % plus élevés que l’an dernier. L’ampleur de
l’offre constitue donc un défi. Par conséquent, les prix au
détail des pommes canadiennes ont diminué de 13 % au cours du
premier trimestre de 2017 comparativement à la même période en
2016, mais ils demeurent tout de même supérieurs à la moyenne
des cinq années précédentes. Aux États-Unis, les prix courants
des pommes fraîches suivent la même tendance; ils ont reculé de
12 % en 2017 et se tiennent toujours près de la moyenne des cinq
années précédentes.
Selon le rapport Fruit and Tree Nuts Outlook du département de
l’agriculture des États-Unis, les prix des pommes pour 2017
devraient demeurer inférieurs à ceux de 2016 en raison des
quantités entreposées. Ces pressions sur les prix devraient
persister jusqu'à ce que les stocks diminuent.
D’après Statistique Canada, 31,5 % des Canadiens âgés de 12 ans
et plus, soit environ neuf millions de personnes, ont consommé
au moins cinq portions de fruits et légumes par jour en 2015.
En plus de souligner la journée internationale des fruits, le
1er juillet, les Canadiens pourront continuer de se régaler tout
au long de 2017, sachant que l’épicerie du coin sera
vraisemblablement bien pourvue de fruits canadiens délicieux et
abordables pendant l’été et l'automne.
Pour jeter un coup d’œil approfondi aux perspectives de
l'industrie fruitière canadienne en 2017, consultez le blogue de
l'équipe Économie agricole de FAC à
www.fcc-fac.ca/EconomieAgricole.
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