jeudi 30 mars 2017
Les dindons sauvages sur nos routes dans les
campagnes
« AB » - Si vous empruntez les rangs des villages avoisinants
de Saint-Robert, Saint-Aimé ou Sainte-Victoire, peut-être
avez-vous croisé récemment des dindons sauvages, le long de ces
routes.
Souvent
à cette période de l’année, les dindons sauvages s’aventurent à
proximité des habitations. À l’occasion, leurs méfaits causent
des soucis aux automobilistes.
« Les dindons s’attaquent parfois au
reflet de leur image sur la peinture des véhicules »,
nous apprend Alain Beaudin, le commissaire agricole de la
Société d’agriculture de Richelieu.
M. Beaudin nous livre une histoire fascinante sur cette espèce
d’oiseaux appartenant à la famille des Phasianidés.
Dommages
Au printemps, les dindons sauvages se nourrissent dans les
champs de maïs, de soya et de céréales. Toutefois, les dommages
sont habituellement très réduits. Cependant, des bêtes ont causé
de légers dommages dans quelques vergers, vignobles ou champs de
cucurbitacées situés au sud-ouest de Montréal et de Brome-Missisquoi.
Presque disparu
Les recherches d’Alain Beaudin sont particulièrement
intéressantes. Il a constaté que ces bêtes ont presque disparu
du Nord des États-Unis au début du 20e siècle en raison de la
modification et même la destruction de leur habitat.
«
Dans les années 70, le dindon sauvage a été réintroduit avec
succès dans son aire de répartition originale. Il a fait son
apparition dans le sud du Québec au milieu des années 1970, en
provenance des populations établies dans les États de New York
et du Vermont puis, subséquemment, de celles de l’Ontario. »
L’espèce connaît aujourd’hui une bonne croissance dans le sud et
l’ouest du Québec et bénéficie d’une progression nordique de son
aire de diffusion.
Présence appréciée
M. Beaudin précise que la présence grandissante des dindons
sauvages dans plusieurs régions du Québec est généralement très
appréciée par la population, plus particulièrement chez les
observateurs d’oiseaux, les amants de la nature et les
chasseurs.
Chasse
Depuis 2008, le dindon sauvage fait l’objet d’une chasse
printanière. D’ailleurs, la pratique de la chasse, les activités
d’intérêt faunique sans prélèvement liées aux dindons sauvages
génèrent une activité économique importante, selon lui.
Dès la fonte des neiges, les dindons sauvages se nourrissent
d’insectes et de plantes nuisibles dans les champs agricoles.
Quelles est la différence entre les mâles et les femelles ?
« En fait, le dindon est le plus gros
représentant de la famille des faisans et des perdrix. Les
femelles sont brunes et grises, alors que les mâles affichent
des couleurs plus voyantes avec des reflets métalliques »,
indique M. Beaudin.
Les mâles se distinguent par la présence d’une « barbe » sur la
poitrine, qui est en réalité une touffe de filaments kératinisés
et raides. Leur espérance de vie est de 10 ans.
Reproduction
À ce temps-ci de l’année, c’est-à-dire autour du mois d’avril et
jusqu’à la fin mai, débute la période d’accouplement du dindon
sauvage qui est influencée par la durée d’ensoleillement.
Le dindon sauvage étant polygame, les mâles vont se reproduire
avec autant de femelles que possible, mais ils ne participent
pas à la couvaison ni aux activités parentales.
Savez-vous que ?
-Les dindes sauvages pondent habituellement entre 10
et 15 œufs par couvée, au rythme d’un œuf par jour.
Une incubation continue prend habituellement de 26 à
28 jours
Poids et taille
-Les mâles ont une taille moyenne de 100 à 125
centimètres et les femelles mesurent de 76 à 95
centimètres.
-Leur poids varie entre 7,7 et 9,5 kg pour les mâles
et de 3,6 à 5 kg pour les femelles. |
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