Plan d'action
sur la cohabitation
Agriculture-Faune dans la
zone littorale du Lac-St-Pierre
Mise en place du Comité sur
la gestion du littoral et des
pratiques agricoles
• En 2015, la Table de
concertation régionale du lac
Saint-Pierre (TCRLSP) a mis sur
pied un comité de travail
composé d’experts (biologistes,
chercheurs, agronomes,
ingénieurs, gestionnaires, etc.)
en provenance de différents
ministères, de l’UQTR,
d’organismes de gestion de l’eau
(OBV et comité ZIP), de l’UPA et
du milieu municipal.
• Ce comité avait comme mandat
d’élaborer un plan d’action
concerté visant la protection et
la restauration des écosystèmes
du littoral du lac Saint-Pierre
(limite des crues de récurrence
de 2 ans) et s’inscrivant dans
une perspective de cohabitation
entre les usages humains,
notamment l’agriculture, et les
fonctions naturelles du
territoire.
Quelques constats
• Le lac Saint-Pierre représente
l’un des piliers du patrimoine
naturel du Québec, reconnu au
niveau international selon la
Convention de Ramsar et comme
Réserve mondiale de la biosphère
par l’UNESCO.
• L’effondrement de la
population de perchaudes du lac
Saint-Pierre, qui a motivé
l’instauration d’un moratoire
sur la pêche, témoigne de la
détérioration préoccupante de
cet écosystème exceptionnel.
• Les biens et services
écologiques fournis par les
milieux naturels et les milieux
humides, comme le maintien de la
biodiversité et la filtration de
l’eau, sont indispensables à la
santé humaine, à la durabilité
du bien-être des communautés, de
même qu’au développement
économique et culturel de la
société.
• Plus de 5 000 hectares de la
zone littorale du lac
Saint-Pierre font l’objet d’une
agriculture dominée par des
cultures annuelles de maïs et de
soya, impliquant l’utilisation
de pesticides et de
fertilisants, ainsi que, dans
bien des cas, la mise à nu du
sol à l’automne.
• Les pratiques agricoles en
zone inondable constituent un
facteur prépondérant qui
explique le déclin de
l’écosystème du lac Saint-Pierre
selon de nombreux chercheurs et
spécialistes. De plus, elles
vont à l’encontre des lois et
règlements en vigueur.
• Les connaissances
scientifiques indiquent que la
modification des usages humains
dans le but de rétablir les
fonctions écologiques du
littoral est essentielle à la
santé et à l’intégrité de
l’écosystème, à l’amélioration
de la qualité de l’eau, à la
productivité des populations
fauniques, à la conservation de
la biodiversité, ainsi qu’à la
pérennité des usages associés
aux ressources en eau.
Conclusion des acteurs du
milieu
• Il n’est plus envisageable de
maintenir le statu quo. L’état
de santé du lac Saint-Pierre
requiert des actions rapides et
à large échelle afin d’y
rétablir les fonctions
écologiques et ainsi soutenir le
rétablissement des espèces en
déclin.
• L’agriculture aux abords du
lac Saint-Pierre étant une
activité importante du point de
vue socio-économique, il devient
alors nécessaire de mettre en
place un cadre de gestion
s’appliquant à cet usage afin de
reconnaître officiellement la
présence d’activités agricoles
durables dans la zone littorale.
Synthèse du plan d’action
concerté qui a été adopté par
les membres de la TCRLSP
• Compte tenu de ce qui précède,
la TCRLSP s’est positionnée face
aux enjeux du littoral lorsque
ses membres ont approuvé en 2016
un plan d’action concerté
s’appliquant à cette zone. Ce
plan recommande entre autres la
mise en oeuvre des mesures
suivantes :
• Protéger de façon permanente
les habitats actuellement
fonctionnels pour la faune qui
ne présentent pas un statut de
protection adéquat, c’est-à-dire
des milieux naturels non
cultivés comme les marécages,
les prairies humides, les boisés
et les milieux arbustifs (~ 8
482 ha).
• Remettre à l’état naturel
certains sites cultivés qui sont
identifiés comme étant
prioritaires, notamment des
secteurs en conservation et des
terres publiques (~ 797 ha).
• Élaborer et déployer une
stratégie de communication afin
d’assurer l’adhésion des acteurs
concernés.
• Créer un pôle d’expertise
visant à développer et à
implanter les types de cultures
et les pratiques qui
contribueront à rétablir
certaines fonctions écologiques
du littoral, tout en étant
rentables pour les producteurs.
• Mettre en place une
agriculture qui répond aussi aux
besoins de la faune, ou aménager
des milieux naturels sur une
base volontaire, dans les
secteurs situés sous la cote de
niveau d’eau de 6,2 m à Sorel (~
1 790 ha).
• Aménager les cours d’eau
présentant des problématiques de
connectivité avec le fleuve
(entretien du cours d’eau,
remplacement d’ouvrages routiers
et de ponceaux, bande de
protection végétale élargie).
• Adapter les pratiques
agricoles (élimination du
travail de sol à l’automne et
amélioration de la gestion de la
phytoprotection et de la
fertilisation) dans les sites en
culture situés au-dessus de la
cote de niveau d’eau de 6,2 m à
Sorel (~ 2 677 ha).
• Poursuivre l’adaptation des
pratiques agricoles par
l’implantation de couvre-sols
hivernaux.
• Arrimer la réglementation et
les programmes gouvernementaux à
ce nouveau cadre de gestion.
• Les modalités d’intervention,
de même que l’échéancier à court
(2 ans), moyen (5 ans) et long
(10 ans) termes, sont présentées
en détail dans une fiche
synthèse portant sur cet enjeu
et incluant le plan d’action
complet. Ce document, qui a été
déposé pour approbation au
ministère du Développement
durable, de l’Environnement et
de la Lutte contre les
changements climatiques, est
accessible dans le répertoire
documentaire de la TCRLSP :
http://comiteziplsp.org/tcrlsp/documentation/.
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