07 janvier 2018
Les cinq grandes tendances à surveiller dans
le secteur agricole canadien en 2018
Regina (Saskatchewan), le 3 janvier 2018 – Pendant que de
nombreux agriculteurs planifient leur ensemencement pour 2018,
les économistes agricoles de Financement agricole Canada (FAC)
recommandent aux producteurs, détaillants et transformateurs de
garder à l’esprit cinq tendances.
« L’agriculture est un secteur dynamique qui est interrelié aux
nombreuses tendances économiques locales et mondiales », déclare
Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef à FAC. «
L’analyse de ces grandes tendances permet aux secteurs de
l’agriculture et de l’agroalimentaire de cerner les éventuels
défis et possibilités en 2018. »
Ajouter de la valeur aux produits agricoles canadiens
Le climat d’investissement dans le secteur de l’infrastructure
agricole canadienne s’échauffe alors qu’on prévoit la
construction d’un nombre accru d’installations de manipulation
et de transformation des aliments afin de répondre aux
préférences sans cesse plus complexes des consommateurs, tant au
Canada qu’à l’étranger.
« L’environnement économique demeure propice à l’investissement
dans la transformation alimentaire au Canada, compte tenu des
faibles taux d’intérêt et de la vigueur de la demande d’aliments
tant à l’échelle nationale que mondiale », explique M. Gervais.
Il mentionne que les investissements importants dans la
transformation alimentaire qui avaient été annoncés en 2017
devraient se concrétiser au cours des deux prochaines années.
Ces investissements appuient l’approche décrite par le Conseil
consultatif en matière de croissance économique, qui préconise
des investissements ciblés dans le secteur de l’agriculture et
de l’agroalimentaire canadien pour soutenir son potentiel de
croissance au niveau mondial.
« Notre capacité à ajouter de la valeur aux produits agricoles
continuera de renforcer l’agriculture canadienne, ce qui
profitera également à l’ensemble de l’économie », ajoute M.
Gervais.
Un bilan solide représente le meilleur actif agricole
La théorie voulant qu’un solide bilan représente la meilleure
protection d’un agriculteur contre les fluctuations économiques
et l’évolution des conditions du marché pourrait être mise à
l’épreuve en 2018, selon M. Gervais.
Il indique que la plupart des producteurs canadiens se sont bâti
un bilan solide au cours des dernières années, grâce à
l’appréciation importante des revenus agricoles et de la valeur
des actifs agricoles, en particulier de la terre, qui représente
presque 70 % de la valeur de l’actif agricole total.
La valeur des terres agricoles continuera de progresser en 2018,
mais à un rythme moindre en raison des projections modérées de
la croissance du revenu. Cette année, le dollar canadien devrait
se maintenir juste sous la barre de 0,80 $ US, ce qui aidera à
soutenir le revenu agricole. Les tendances globales au chapitre
de la production nous laissent toutefois croire qu’une hausse
générale des prix des produits de base est peu probable en 2018.
« La situation financière de la plupart des exploitations
agricoles est bonne, ce qui leur permettra de faire face aux
plus importantes fluctuations économiques », déclare M. Gervais,
précisant qu’un fonds de roulement solide – conjugué à un plan
de gestion du risque efficace – peut aider les producteurs à
surmonter les perturbations à court terme de l’économie et du
marché.
L’économie mondiale met en lumière le Canada
Les négociations commerciales et le protectionnisme à l’étranger
peuvent susciter de l’anxiété parmi les producteurs,
transformateurs d’aliments et exportateurs canadiens mais
l’économie mondiale nous donne des raisons d’être optimiste,
selon M. Gervais.
« Le contexte économique mondial soutiendra la forte demande de
marchandises et de produits alimentaires canadiens à mesure que
l’économie mondiale se raffermira en 2018 », indique M. Gervais,
ajoutant qu’il est important de regarder au-delà des grands
titres quotidiens. « Les salaires dans les économies en
développement et en Amérique du Nord devraient continuer
d’augmenter, de sorte que les consommateurs auront davantage
d’argent à consacrer à leur alimentation. »
Même si des perturbations sont toujours possibles, M. Gervais
croit que le Canada est particulièrement bien placé pour élargir
ses marchés en 2018.
« Nous bénéficions d’avantages commerciaux importants qui nous
permettront d’accroître nos exportations de certains des
produits alimentaires qui connaissent la plus forte croissance
de la planète, explique-t-il. L’accord économique et commercial
global (AECG) avec l’Europe et la croissance dans les marchés
émergents permettront de créer d’éventuels nouveaux débouchés. »
Suivre l’évolution des habitudes d’achat des consommateurs
La technologie, combinée au désir croissant des consommateurs
d’obtenir commodité et choix, provoque des remous importants
dans les secteurs canadiens de la transformation et de la vente
au détail de produits alimentaires, selon M. Gervais.
« Cela créé une réaction en chaîne, explique M. Gervais. Les
détaillants traditionnels se tournent maintenant vers les
transformateurs d’aliments afin d’obtenir des produits uniques
qui peuvent les démarquer de la concurrence. Ces tendances
transforment également la relation fournisseur-acheteur
puisqu’un nombre accru de consommateurs achètent directement des
producteurs d’aliments locaux. »
Les aliments de spécialité connaissent également une popularité
grandissante, grâce en partie à la commodité des achats en ligne
et un nombre croissant de consommateurs optent pour des marques
qui reflètent leurs valeurs.
Tirer parti des possibilités qu’offre les biocarburants
Depuis que les moteurs à combustion ont remplacé les chevaux de
labour, les agriculteurs canadiens ont surtout eu recours aux
combustibles fossiles pour alimenter leur équipement et chauffer
leurs granges. Cela ne changera pas beaucoup en 2018, même si on
fait la promotion de l’énergie renouvelable.
Ce qui pourrait changer, selon M. Gervais, est le fait que la
demande croissante de biocarburants pourrait ouvrir de nouveaux
débouchés aux produits agricoles utilisés pour produire ceux-ci.
« Si les marchés de l’éthanol et du biodiesel aux États-Unis
devraient assurer une certaine stabilité à la demande de maïs et
d’huile végétale en général, les nouveaux objectifs en matière
d’éthanol au pays et à l’étranger pourraient créer d’autres
débouchés pour les produits agricoles », ajoute-t-il.
Dans l’intervalle, les abondantes réserves de combustibles
fossiles devraient contenir les prix de l’énergie à la ferme et
limiter les pressions inflationnistes sur les engrais agricoles,
qui sont produits à l’aide des combustibles fossiles comme le
gaz naturel, le charbon et le pétrole.
Source : Financement agricole Canada |