Par Mélanie Bergeron, biol. M. Sc., Association forestière du sud du Québec
Certains arbres de nos régions sont actuellement en difficulté en raison d’insectes ou de maladies venus d’ailleurs. C’est le cas des frênes, qui sont attaqués par l’agrile du frêne, et des ormes qui ont, pour la plupart, été affectés par la maladie hollandaise de l’orme. En tant que citoyen, il est difficile d’agir seul contre de telles menaces. Par contre, on peut aider nos milieux à conserver une diversité d’arbres, le temps que la science trouve des solutions.
Il est important de conserver une variété d’arbres dans les milieux (urbains ou forestiers), car chacun procure des avantages différents et chacun possède ses propres résistances face aux variations de l’environnement. Plus on a d’arbres différents, plus on a de chances qu’une part d’eux survive à une future catastrophe ou à l’arrivée d’un nouveau pathogène.
Nous vous présentons deux espèces de remplacement pour les frênes et les ormes. Il s’agit du févier d’Amérique et du micocoulier occidental. Toutes deux vivent naturellement au Québec, mais elles sont rares, car elles préfèrent les températures légèrement plus chaudes de l’Ontario. Néanmoins, avec le réchauffement des températures des dernières décennies, le Québec est devenu tout à fait favorable à ces espèces. Il est d’ailleurs possible qu’elles remplacent naturellement les frênes et les ormes au fil des siècles. Mais, pourquoi ne pourrait-on pas aider la nature à s’adapter plus rapidement aux menaces qu’on lui a introduites?
Févier d’Amérique
Le févier aime la lumière ainsi que les sols riches et humides. Il est tolérant aux conditions urbaines. Il produit une cime large qui laisse filtrer la lumière. Son nom lui vient des gousses qu’il produit, semblable à des fèves. À pleine maturité, il peut atteindre 18 m de haut par 16 m de large.
Micocoulier occidental
Le micocoulier est un arbre en forme de parasol. Il croit sur une variété de sols et tolère légèrement l’ombre. Il produit des petits fruits rouges comestibles. À pleine maturité, il peut atteindre 15 m de haut par 8 m de large. Cette espèce est susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable en raison de sa faible présence.