«Le pire ennemi de l'investissement à long terme, c'est l'incertitude»: les producteurs agricoles du Québec anxieux pour la suite des tarifs

Claudie Arseneault - TVA nouvelles

Photo: Fabien Burgue (gracieuseté)

La menace des tarifs douaniers par les États-Unis et la Chine met en péril la rentabilité et l’attraction des travailleurs de la relève, selon les producteurs de grains, de porc et de lait du Québec, qui se disent anxieux et stressés pour la suite des choses. 

Une crise internationale en lien avec la guerre en Ukraine et les guerres économiques entre pays sévit en ce moment, touchant les producteurs agricoles du Québec.

«Ce mouvement d’incertitude nous amène beaucoup d’inquiétude, qui nous n’était pas nécessaire», a dit Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec.

Tous ces tarifs et l’incertitude qu’ils amènent met les producteurs de grains à mal dans les planifications de travaux pour le développement des entreprises, selon lui.

Quant aux producteurs de porc du Québec, la Chine leur impose des tarifs en riposte aux tarifs canadiens sur leurs véhicules électriques, et ce, depuis samedi dernier.

Le marché chinois est un marché crucial pour le porc du Québec, car il représente plus de 300 000 000 dollars de revenus pour la filière porcine québécoise.

«Les coupes qu'on envoie en Chine ne sont pas consommées ici, donc ce sont des abats, des têtes, les pattes, les queues [...] c'est important sinon ce serait du gaspillage alimentaire», a expliqué Louis-Philippe Roy, président des Éleveurs de porc du Québec.

Cette part de marché est donc une plus-value pour la filière porcine du Québec, «mais c'est le seul marché qui est prêt à payer et à acheter ces couples», a-t-il précisé.

Quant aux producteurs laitiers, la renégociation de l'accord de libre-échange en Amérique du Nord à venir et l'accumulation des tarifs augmentent le stress.

«Le pire ennemi de l'investissement à long terme c'est l'incertitude», a déclaré Daniel Gobeil, président des Producteurs de lait du Québec.

«On veut innover, on a des engagements de carbone neutralité, on veut donner un produit de qualité à nos consommateurs... et dans les environnements comme celui-là c'est clair que ça mine l'investissement sur les fermes», a-t-il expliqué.

D’après M. Gobeil, cette anxiété met en péril la rentabilité dans le secteur agricole et l’attraction des travailleurs de la relève, qui est au cœur des préoccupations.

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